La névralgie sciatique est un motif de consultation fréquent en cabinet d’ostéopathie. Voici toutes les explications à savoir pour comprendre l’origine de cette douleur et connaître sa prise en charge !
Préambule : le nerf sciatique
Le nerf sciatique est le plus gros et le plus long nerf de l’organisme. Il a un rôle à la fois dans la perception de la sensibilité mais aussi dans la mobilité des membres inférieurs. Il prend naissance en sortant de la moelle épinière par deux racines nerveuses, dans la région lombaire, entre la 4 ème et la 5 ème lombaire (racine L4), entre la 5 ème lombaire la 1 ère vertèbre sacrée (racine L5), et au niveau des trois premiers foramens sacrés du sacrum (racines S1, S2 et S3). Il descend le long des membres inférieurs jusqu’aux pieds.
Qu’est ce que la névralgie sciatique ?
La « névralgie sciatique », ou plus couramment appelée « sciatique », est une douleur plus ou moins associée à une lombalgie, suivant le trajet du nerf sciatique pouvant aller de la fesse au pied. Lorsque l’atteinte concerne une racine précise du nerf sciatique, le trajet de cette douleur dépend de la racine atteinte (on parle alors de « radiculopathie« ) :
- si la racine L4 est touchée, la douleur est localisée au 1/3 inférieur de la face antéro-externe de la cuisse, à la face antérieure de la jambe et au niveau du gros orteil
- si la racine L5 est touchée, la douleur est localisée à la face postéro-externe de la cuisse, sur le côté externe du genou, sur le côté externe de la jambe, sur le dessus du pied et à la face plantaire du pied
- si les racines S1, S2 et S3 sont touchées, la douleur est alors localisée dans la fesse, derrière la cuisse, derrière le genou, dans le mollet, et sur l’arche externe du pied
Si l’atteinte neurologique est dite « tronculaire », c’est qu’elle affecte le nerf sciatique dans son ensemble sur son trajet et les symptômes névralgiques pourront concerner tous les territoires nerveux précédemment décrits.
Ses signes cliniques :
Les symptômes les plus couramment rencontrés sont :
- une douleur dans la région lombaire et / ou dans la fesse, pouvant diffuser dans un des membres inférieurs
- des paresthésies possibles sur le trajet du nerf sciatique : fourmillements, picotements, engourdissements
- une sensation d’irradiation électrique possible sur le trajet décrit par le nerf sciatique, qui est variable en fonction de la racine atteinte
- une dysesthésie, hypoesthésie ou hyperesthésie sur le territoire nerveux correspondant au nerf sciatique, c’est à dire une sensation anormale ou une sensibilité diminuée ou exagérée à une stimulation non douloureuse (au toucher, à l’effleurement, au contact du froid ou du chaud, etc …)
- un déficit moteur possible des muscles innervés par le nerf sciatique pouvant aller jusqu’à la paralysie dans les cas graves : atteinte de l’extension de hanche, de l’extension du genou, de l’extension du gros orteil, de l’éversion du pied, de la flexion plantaire de la cheville
Ses causes possibles :
Les causes sont multiples et sont à l’origine d’une compression venant irriter le nerf sciatique sur son trajet, entraînant les symptômes alors ressentis.
L’origine de l’irritation nerveuse peut être due à un phénomène inflammatoire et à une réaction réflexe de protection, secondaire à une accumulation de contraintes faisant dépasser le seuil de tolérance de la région du corps atteinte : les tissus musculaires se contractent voire se spasment, certains ligaments, fascias et capsules articulaires perdent en élasticité et le nerf sciatique peut alors être irrité sur son trajet lorsque ces réactions concernent la région lombo-pelvienne. C’est alors que les symptômes de la névralgie apparaissent.
D’autre part, une cause pathologique peut aussi être retrouvée et expliquer, totalement ou en partie, l’origine de la névralgie sciatique. Nous pouvons retrouver, par exemple, sans que cette liste soit exhaustive :
- la hernie discale, comprimant l’une des racines du nerf sciatique, ce qui entraîne un conflit disco-radiculaire L4-L5 ou L5-S1
- l’arthrose vertébral au niveau lombaire, souvent suite à une poussée inflammatoire
- le canal lombaire étroit qui est un retrécissement progressif du canal rachidien
- l’ostéoporose, la maladie de Paget ou bien encore l’ostéomalacie pouvant entraîner une fracture ou un tassement vertébral à l’origine d’une compression du nerf sciatique
- un spondylolisthésis, qui est le glissement d’une vertèbre par rapport à la vertèbre sous-jacente et touchant le plus souvent la 5 ème lombaire
- une spondylodiscite qui est une infection ostéo-articulaire de la colonne vertébrale
- une maladie inflammatoire du rachis comme la spondylarthrite ankylosante
- une pathologie tumorale, restant rare au niveau vertébral et dans le canal rachidien
- le syndrome de la queue de cheval
La prise en charge en ostéopathie de la névralgie sciatique :
D’abord, le travail de l’ostéopathe consiste à analyser le mode d’apparition de la douleur et ses caractéristiques pour comprendre son origine. Le contexte dans lequel la névralgie sciatique est apparue déterminera bien souvent la meilleure prise en charge à réaliser.
Pour cela, l’ostéopathe réalise un interrogatoire détaillé ainsi qu’un examen clinique précis. Si cela est nécessaire, il peut être amené à réorienter son patient vers une consultation médicale afin de s’assurer qu’une autre pathologie sous-jacente n’est pas responsable des symptômes décrits.
Une fois écarté toute cause dont le traitement ne rentrerai par dans son champ de compétence, l’ostéopathe effectue un bilan global du corps afin d’établir son plan de traitement : il recherche les zones du corps ayant réagi en s’adaptant à différentes contraintes et en possible lien, donc, avec la symptomatologie de son patient.
Son but est alors de lever ces réactions de défense et de drainer une éventuelle inflammation dans les cas aigus, en mettant en place les techniques les plus adaptées, les plus confortables et surtout les plus efficaces pour soigner le patient. Elles peuvent être de différents types selon l’objectif du praticien. Il peut choisir de concentrer son action sur la mobilité ostéo-articulaire grâce à des techniques manipulatives ou des techniques de mobilisation passive. Il peut aussi choisir de spécifier son action sur des troubles de tonicité musculaire grâce à des techniques de ponçage, myotensives ou bien encore d’étirements spécifiques. Il peut également choisir d’agir sur l’élasticité aponévrotique grâce à des techniques plus spécifiques à visée fascia, etc … Il peut aussi choisir de travailler la mobilité propre du nerf sciatique grâce à des techniques à visée neurodynamique. En bref, l’ostéopathe dispose d’un panel de techniques qu’il inclus dans un traitement holistique afin de réaliser la meilleure prise en charge possible pour son patient !
D’autre part, des conseils pourront être apportés afin d’éviter la rechute et garantir la pérennité des résultats de la consultation ostéopathique. Ils concernent notamment l’activité physique, l’alimentation, l’hygiène de vie, la lutte contre la sédentarité, et s’avèrent extrêmement important dans la prise en charge de la névralgie sciatique, entre autre.
Que faire en cas de névralgie sciatique ?
- consultez votre médecin traitant en cas d’hyperalgie, suite à un traumatisme physique ou une pathologie sous-jacente, ou bien encore en cas de douleur de survenue inhabituelle et potentiellement atypique
- évitez les gestes et postures favorisant la douleur mais restez mobile en adaptant votre activité
- reprenez vos activités quotidiennes le plus tôt possible (si aucune cause traumatique ou pathologique n’est détectée dans l’apparition de votre douleur)
- appliquez préférentiellement du froid sur votre douleur en cas de phénomène inflammatoire important
- ne tardez pas à consulter en ostéopathie en cas de névralgie sciatique !
Si vous avez une question sur cet article « La prise en charge de la névralgie sciatique en ostéopathie», n’hésitez pas à me contacter !