Prévalence
Les entorses de cheville sont extrêmement fréquentes (environ 6000 cas par jour en France) et sont souvent sources de complications invalidantes voire même de récidives sur le long terme lorsqu’elles sont mal soignées.
Définition
Une entorse correspond à une distension d’un ligament, qui est un tissu peu extensible et peu élastique dont le rôle principal est le maintien d’une articulation. Au niveau de la cheville, plusieurs ligaments peuvent être touchés :
- le ligament collatéral externe, en trois faisceaux : lésé lorsque le pied s’est couché sur son bord externe (position dit de « varus équin« ).
- le ligament collatéral interne, en quatre faisceaux : plus rare que l’entorse du ligament collatéral externe puisque ce ligament est plus solide. On la rencontre plutôt à l’issue d’une chute d’un lieu élevé ou d’un traumatisme sportif violent (tacle, marche sur le ballon, chute d’une poutre de gymnaste, etc …).
- le ligament tibio-fibulaire inférieure, en deux faisceaux, antérieur et postérieur : c’est le faisceau antérieur qui est le plus souvent touché dans un mécanisme de rotation externe brutale du pied (souvent au ski) mais des cas de lésion isolée du faisceau postérieur sont décrit après des tacles appuyés (au football notamment).
- Le faisceau antérieur du ligament tibia-fibulaire inférieur
- Le faisceau postérieur du ligament tibio-fibulaire inférieur
Les différents stades d’atteintes dans ces entorses
- stade I : simple étirement de quelques fibres ligamentaires (entorse bénigne)
- stade II-A : lésions plus importantes des fibres ligamentaires avec réelle distension traumatique du ligament
- stade II-B : arrachement osseux correspondant à l’insertion du ligament (entorse grave)
- stade III : lésion complète du ligament avec déchirure totale de l’ensemble de ses fibres (entorse grave)
Les traitements médicaux
Le protocole de traitement varie selon l’atteinte lésionnelle ligamentaire :
- traitement conservateur qui privilégie un traitement fonctionnel : strapping, orthèses amovibles, rééducation en kinésithérapie (cryothérapie, exercice de rééducation proprioceptive, électrothérapie, etc .). Ce traitement permet de débuter une rééducation appropriée précoce
- traitement médicamenteux : antalgique, éventuellement anti-inflammatoires
- chirurgie : si fracture osseuse associée ou déchirure trop importante du ligament lésé
A noter que lors d’atteintes graves, si le traitement médical est d’abord par immobilisation et / ou chirurgical, le traitement conservateur viendra dans un second temps et sera absolument nécessaire.
La prise en charge de l’entorse de cheville en ostéopathie
D’abord, si le diagnostic n’a pas été posé au préalable, l’ostéopathe procède à un examen clinique approfondie dont le but premier est de déterminer le tissu lésé ainsi que l’atteinte du traumatisme. En cas de contre-indication à sa prise en charge (suspiçion de fracture, arrachement osseux, lésion importante d’un ligament), il réorientera le patient vers son médecin traitant pour une prise en charge médicale appropriée.
S’il n’existe pas de contre indications à la prise en charge ostéopathique de l’entorse, l’ostéopathe teste les structures anatomiques du pied afin de corriger les dysfonctions (altération de la mobilité, de la viscoélasticité ou de la texture des composantes du système somatique) diagnostiquées en lien avec le traumatisme, et ce pour potentialiser la récupération de la cheville. Bien sur, les techniques utilisées seront adaptées au type de lésion mais aussi en fonction du patient traité (antécédents médicaux, chirurgicaux, pathologie associée, etc …).
D’autre part, en fonction de l’ancienneté de l’entorse, l’ostéopathe s’intéresse aussi à l’ensemble des structures du corps afin de prendre en charge d’éventuelles compensations posturales liées au traumatisme.
Enfin, la prise en charge en ostéopathie consiste aussi à étudier les mécanismes posturaux pouvant être facteurs de risque d’une entorse de cheville. Par exemple, une restriction de mobilité touchant le bassin et/ou le genou peux entraîner, par adaptation biomécanique, une augmentation de contraintes sur une cheville, plus sujette à une lésion en cas de traumatisme par manque de capacité d’adaptation. En travaillant sur ces dysfonctions « en amont », l’ostéopathie pourrait aussi permettre une forme de prévention de ce type de traumatisme.
Il ne faut pas oublier que la prise en charge pluri-disciplinaire s’avère indispensable au bon traitement d’une entorse et à la prévention des récidives. Par exemple, sans rééducation en kinésithérapie, la récupération post-traumatique ne sera évidemment pas optimale. De plus, s’il s’avère que les mécanismes posturaux du patient peuvent être à l’origine d’une entorse, alors il sera intéressant d’avoir d’une prise en charge du podologue – posturologue.
L’ostéopathie a un rôle important à jouer dans la prise en charge pluridisciplinaire de l’entorse de la cheville, en termes d’efficacité sur la récupération fonctionnelle mais également en termes de prévention de récidives du traumatisme.
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