Il n’est pas rare que des patients fassent appelle à l’ostéopathie pour traiter leur méralgie paresthésique. Voici toutes les explications à savoir pour comprendre l’origine de cette douleur et connaître sa prise en charge en ostéopathie !
Préambule : le nerf cutané latéral de la cuisse
Le nerf cutané latéral de la cuisse (ou nerf fémoro-cutané) est un nerf issu du plexus lombaire, et en constitue l’une de ses branches collatérales. Il prend son origine entre la 2ème et la 3ème vertèbre lombaire (racine L2) et entre la 3 ème et la 4 ème vertèbre lombaire (racine L3).
Le nerf cutané latéral de la cuisse se distribue dans le bassin et est en contact étroit avec différents tissus mous : il passe au travers du muscle psoas, en avant du muscle carré des lombes et croise le muscle iliaque pour passer sous le ligament inguinal sous l’arcade fémorale.
Il a un rôle exclusivement sensitif pour les téguments de la fesse et de la face postérieure de la cuisse (via sa branche terminale glutéale postérieure) et pour les téguments de la face antéro-externe de la cuisse (via sa branche fémorale antérieure).
Qu’est ce que la méralgie paresthésique ?
La méralgie paresthésique, aussi appelée névralgie fémoro-cutanée, est une douleur névralgique regroupant un ensemble de symptômes en lien avec une irritation voire une atteinte structurelle du nerf cutané latéral de la cuisse sur son trajet.
La méralgie paresthésique a été décrite la première fois chez des cavaliers portant une tenue très ajustée (cuirasse) à l’origine d’une compression de l’aine et donc des symptômes décrits ci-après.
Ses signes cliniques
Les symptômes les plus couramment rencontrés de la méralgie paresthésique sont :
- une douleur unilatérale (très rarement bilatérale) d’intensité variable, siégeant sur le trajet du nerf fémoro-cutané, à la face antéro-latérale de la cuisse, plus souvent ressentie en position assise prolongée
- des paresthésies possibles sur le trajet du nerf fémoro-cutané : fourmillements, picotements, engourdissements, brûlures
- une sensation d’irradiation électrique possible sur le trajet décrit par le nerf cutané latéral de la cuisse
- une allodynie possible sur le territoire nerveux correspondant au nerf cutané latéral de la cuisse, c’est à dire une perception douloureuse avec sensation de peau « cartonnée » ou un trouble de la sensibilité au toucher, à l’effleurement, au contact du froid ou du chaud
Remarque : puisque le nerf cutané latéral de la cuisse n’a aucune fonction motrice, la méralgie paresthésique ne provoque jamais de paralysie musculaire !
Ses causes possibles
Les causes sont multiples et sont à l’origine d’une compression venant irriter le nerf cutané latéral de la cuisse sur son trajet, entraînant les symptômes alors ressentis.
Lorsqu’elle n’est pas d’origine pathologique ou traumatique, l’origine de l’irritation neurologique peut être due à une réaction réflexe de protection, secondaire à une accumulation de contraintes faisant dépasser le seuil de tolérance de la région du corps atteinte. Les tissus musculaires se contractent voire se spasment, les ligaments, fascias et capsules articulaires perdent en élasticité, un phénomène inflammatoire consécutif peut apparaître et le nerf fémoro-cutané peut être alors irrité lorsque ces réactions concernent la région lombo-pelvienne. C’est à ce moment que les symptômes de la méralgie apparaissent.
Différents types de contraintes peuvent être responsables d’une méralgie paresthésique :
- suite au port de vêtements trop serrés (jeans, uniformes, ceinturon, etc …)
- suite à un terrain de surpoids ou à de l’obésité
- pendant la grossesse
- suite à un traumatisme du fémur, de la région pelvienne, de la région lombaire
- suite à une cicatrice post-opératoire
- suite à la pratique d’une activité physique trop intense ou sans assez de récupération, voire avec impacts
- suite à de l’arthrose de hanche (coxarthrose)
- suite à une anomalie métabolique : diabète, troubles thyroïdiens, etc …
La prise en charge de la méralgie paresthésique en ostéopathie
D’abord, le travail de l’ostéopathe consiste à analyser le mode d’apparition de la douleur et ses caractéristiques pour comprendre son origine. Le contexte dans lequel la méralgie paresthésique est apparue déterminera bien souvent la meilleure prise en charge à réaliser.
Pour cela, il réalise un interrogatoire détaillé ainsi qu’un examen clinique précis. Si cela est nécessaire, l’ostéopathe peut-être amené à réorienter son patient vers une consultation médicale afin de s’assurer qu’une autre pathologie sous-jacente n’est pas responsable des symptômes décrits.
Une fois écarté toute cause donc le traitement ne rentrerai par dans son champ de compétence, l’ostéopathe effectue un bilan global du corps afin d’établir son plan de traitement : il recherche les zones du corps ayant réagi en s’adaptant à différentes contraintes sous l’impulsion d’un réflexe neuro-musculaire de protection.
Son but est alors de lever ces réactions de défense en mettant en place les techniques les plus adaptées, les plus confortables et surtout les plus efficaces pour soulager le nerf cutané latéral de la cuisse et ainsi soigner le patient.
D’autre part, des conseils pourront être apportés afin d’éviter la rechute et garantir la pérennité des résultats de la consultation ostéopathique. Ils concernent notamment l’activité physique, l’alimentation, l’hygiène de vie, la lutte contre la sédentarité, et s’avèrent extrêmement important dans la prise en charge de la méralgie paresthésique.
Que faire en cas de méralgie paresthésique ?
- évitez les gestes et postures favorisant la douleur
- portez des vêtements moins serrés, sans ceinture
- restez mobile en adaptant votre activité
- ne restez surtout pas immobile pour ne pas entretenir le phénomène inflammatoire (si aucune cause traumatique ou pathologique n’est détectée dans l’apparition de votre douleur)
- n’appliquez pas de chaud sur la douleur mais plutôt du froid afin de réguler le phénomène inflammatoire
- perdre du poids si un terrain de surpoids peut être responsable de la méralgie paresthésique
- consultez votre médecin traitant en cas d’hyperalgie, suite à un traumatisme physique ou bien encore en cas de douleur de survenue inhabituelle
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