Introduction

Il est très rare d’avoir accès à une prise en charge en ostéopathie directement à l’hôpital car il existe encore de nombreux obstacles à son intégration dans le parcours de soins conventionnels des patients. Pour autant, nous, ostéopathes, pensons réellement que cette thérapeutique aurait tout à fait sa place dans différences services hospitaliers :

  • Premier exemple : depuis 2017, l’AFSOS (Association Francophone des Soins Oncologiques de Support) a référencé l’ostéopathie comme soin oncologique de support de cancer (réduction significative de la douleur, de la fatigue et des troubles de nausées-vomissements chez les patients traités par chimiothérapie). Nous ne retrouvons malheureusement aucun ostéopathe en service d’oncologie
  • Deuxième exemple : l’entorse aiguë de cheville représente environ 6000 consultations aux urgences par jour en France. Or, l’ostéopathie permet de prendre en charge efficacement ce motif de consultation, comme bien d’autres traumatismes bénins. Nous ne retrouvons, là aussi, aucun ostéopathe dans les services concernés.
  • Troisième exemple : des données provenant des Etats-Unis montrent que les troubles musculo-squelettiques représentent 13,8 % des consultations aux urgences. Or, ces mêmes troubles musculo-squelettiques représentent plus de 60 % des motifs de consultation en cabinets d’ostéopathie. Là aussi, pourquoi dans ce cas ne retrouve-t-on donc pas d’ostéopathe dans les services d’urgence ?

Nous savons que les patients sont pourtant en attente de prise en charge ostéopathique, puisque 42 % des Français avaient déjà consulter un ostéopathe en 2010, contre 67 % en 2016.

Des scientifiques américains ont alors cherché à évaluer les bénéfices ressentis après une consultation ostéopathique, chez des patients directement en milieu hospitalier.

L’étude

Il s’agit d’une étude clinique, déjà ancienne, puisque réalisée entre 2003 et 2004 à Portland et publiée en 2008 dans le Journal of the American Osteopathic Association (JAOA). Les investigateurs ont questionné des patients hospitalisés au Maine Medical Center après qu’ils aient été traités en ostéopathie directement dans leurs services respectifs.

L’étude a ainsi inclus 160 patients qui ont été classés en quatre groupes selon le motif de leur hospitalisation : 

  • le groupe des « patients médicaux » : 34 patients nécessitant des soins de médecine interne, pour un cancer, une maladie respiratoire ou cardio-vasculaire
  • le groupe des « patients musculo-squelettiques » : 4 patients admis pour des troubles musculo-squelettiques
  • le groupe des « patients obstétriques », constitué de 28 patientes admises pour leur accouchement, prématuré dans la plupart des situations
  • le groupe des « patients post-chirurgicaux » : 94 patients ayant subis une chirurgie de type appendicite, diverticulite, hernie, opérations orthopédiques et gynécologiques générales

Chaque patient a reçu un traitement ostéopathique effectué par le même ostéopathe, en fonction de son état de santé et de sa plainte principale. Puis, environs 24 heures après, chaque patient été invité à remplir un questionnaire comprenant dix questions pour évaluer et leurs ressentis sur différents items (cf questionnaire ci-dessous).



Questionnaire distribué aux patients traités (Maine Medical Center – Portland) 

Résultats

Ils montrent que : 

  • 74 % des patients ont eu une diminution de leur douleur après le traitement ostéopathique
  • 43 % ont noté une diminution du besoin de médicaments contre la douleur
  • 90 % des patients ayant participé à l’étude ont pensé que la consultation ostéopathique a permis d’améliorer leur confort général, de faciliter leur récupération et de réduire leur stress et leur anxiété
  • 98 % des patients ont indiqué qu’ils étaient favorables à l’intégration de l’ostéopathie dans le cadre d’une prise en charge globale à l’hôpital

Conclusion

Les résultats indiquent donc que les patients hospitalisés considèrent l’ostéopathie bénéfique dans divers aspects des soins hospitaliers et contribue à l’amélioration de l’état de santé général.

L’intégration plus systématique des traitements ostéopathiques en hôpital et notamment dans les services d’urgences pourrait apporter des bénéfices considérables dans la prise en charge pluri-disciplinaire des patients.

Les résultats de cette enquête, comme ceux d’autres études, montre une fois de plus la relation étroite entre la médecine allopathique et l’ostéopathie, qui, lorsqu’elles coopèrent dans la complémentarité, augmente de manière significative la réussite de prise en charge d’un patient

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