Voici le témoignage d’un médecin conseiller à la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale Occitanie, sur l’intégration de l’ostéopathie en service d’oncologie (Extrait du Magazine « Second Life », N°15 2019).

« L’ostéopathie est une thérapie manuelle structurée au XIX ème siècle par un médecin américain Andrew Taylor Still (1828-1917). Elle débarque en Europe en 1917 grâce à John Martin Littlejohn, élève de Still, qui créé la Britsh School of Osteopathy, première école d’ostéopathie en Angleterre. Si le mouvement ostéopathique a montré des difficultés pour parvenir à occuper une place entière dans le système de santé américain, son développement au sein de l’Europe a été accéléré du fait de sa reconnaissance en 1997 par le Parlement Européen puis la reconnaissance du titre d’ostéopathe à des praticiens non médecins en 2002 en France. Aujourd’hui elle est devenue la principale thérapie manuelle identifiée dans les hôpitaux de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (Fargon et Viens-Bitker, 2012). 

Le recours à l’ostéopathie en oncologie est de plus en plus fréquent. Aux Etats-Unis, il est même plus fréquent chez les patients atteints de cancer que dans la population en générale (Anderson et Taylor, 2012). L’ostéopathie est validée par l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support (AFSOS) comme soin de support en onco-hématologie, complémentarité de la médecine et ne subtitue à aucune autre discipline (kinésithérapie, psychologie …). Elle est intégrée dans la sous catégorie « thérapie manuelle » (catégorie « interventions physique de santé ») de la classification des interventions non médicamenteuses – INM – proposée par la plateforme CEPS (Université de Montpellier) et vient accompagner les traitements conventionnels (chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie). 

Si certains traitements complémentaires sont encore inéprouvés scientifiquement, l’ostéopathie peut s’enorgueillir de certaines preuves de son efficacité clinique. Certains résultats sont déjà en faveur d’une efficacité clinique sur les effets secondaires de la chimiothérapie suggérant la présence d’ostéopathes dans les services d’oncologie […].

Une étude réalisée dans les services d’oncologie de la région parisienne corrobore l’efficacité de la prise en charge ostéopathique dans le traitement de confort des patients sous chimiothérapie. L’efficacité est statistiquement significative dans la réduction de la douleur (66 %), de la fatigue (61 %) et des troubles de nausées-vomissement (56%) chez les patients traités par chimiothérapie. Cependant, des études sont encore nécessaires afin que l’ostéopathie soit pleinement intégrée à la prise en charge conventionnelle du cancer. Mais comme toute thérapie complémentaire ou soin de support (acupuncture, socio-esthétique, réflexologie plantaire …), l’ostéopathie souffre d’une méthodologie de recherche approuvée permettant d’apporter des preuves tangibles. 

Enfin, l’ostéopathe semble présenter un rôle protecteur du nerf vague surtout si des métastases sont présentes. Sa stimulation améliore le pronostic du cancer par ses propriétés anti-inflammatoires et ses réponses immunitaires anti-cancer. 

Les bénéficiaires de séance d’ostéopathie en oncologie soulignent son approche holistique, méditative et non pharmaceutique. Ils ont indiqué que le fait de proposer un traitement ostéopathique dans un lieu accessible, à un coût faible ou nul, favorisait l’utilisation continue de l’ostéopathie. 

Au final, les récentes preuves scientifiques, les principes éthiques retenus par plusieurs collèges d’ostéopathes et les risques d’effets secondaires mineurs et transitoires font de l’ostéopathie un soin de support de choix dans l’arsenal thérapeutique complémentaire du cancer ». 

L’ostéopathie en oncologie, le mot de la fin

Rappelons que depuis 2017, l’ostéopathie est officiellement référencée par l’AFSOS en tant que soin oncologique de support de cancer

L’AFSOS précise ainsi les principaux motifs de consultation associés au cancer en ostéopathie : 

  • consultation de bilan ostéopathique après cancer
  • douleurs
  • fatigue
  • lymphoedème
  • préparation du corps avant traitement spécifique
  • stress, anxiété
  • stimulation du système immunitaire
  • troubles du sommeil
  • troubles digestifs (nausées, vomissements, constipation …)
  • traitement des cicatrices

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