La coccygodynie est une indication à consulter en ostéopathie. Retrouvez dans cet article tout ce qu’il faut savoir à son sujet afin de mieux comprendre comment un ostéopathe prend en charge cette atteinte douloureuse souvent invalidante.

Coccygodinie et ostéopathie par Florian Gaubert, ostéopathe à Uchaud dans le Gard

Préambule : le coccyx

Le coccyx est une pièce osseuse impaire et symétrique localisée à l’extrémité inférieure de la colonne vertébrale, qui est composée de 3 à 4 reliquats de vertèbres plus ou moins soudées entres elles, et située dans le prolongement du sacrum en s’articulant avec ce dernier via l’articulation sacro-coccygiène

Vue postérieure du coccyx par Florian Gaubert, ostéopathe à uchaud dans le Gard
Représentation du coccyx (en bleu), vue postérieure

Il constitue une partie de la paroi postérieure de la cavité pelvienne et est un point d’insertion à de nombreux tissus. Le coccyx assure ainsi l’arrimage central du plancher périnéal.

Il a une forme triangulaire symétrique, de base supérieure et à sommet inférieur, et on lui décrit deux faces et deux bords externes :

  • les bords latéraux sont irréguliers et donnent insertions au muscle ischio-coccygien, au ligament sacro-épineux, au ligament sacro-tubéral et au faisceau profond du muscle grand fessier (gluteus maximus)
  • la face postérieure du coccyx est convexe vers l’arrière et donne insertion au ligament sacro-coccygien postérieur
  • la face antérieure du coccyx est lisse, concave vers l’avant et donne insertion au muscle releveur de l’anus et au ligament sacro-coccygien antérieur
  • la base du coccyx présente une surface articulaire ovalaire à grand axe transversale pour la surface analogue de l’apex du sacrum. Deux saillies latérales appelées « cornes du coccyx » (en rose sur l’image suivante), dirigées vers le haut, s’articulent avec celles du sacrum et donnent insertion aux ligaments sacro-coccygiens postérieurs. La première vertèbre sacrée porte également deux apophyses transverses (en jaune sur l’image suivante) donnant insertion aux ligaments sacro-coccygiens latéraux
  • l’apex du coccyx forme le détroit inférieur du bassin, participe à la stabilité du plancher pelvien et donne insertion au ligament ano-coccygien
Vue postérieure du coccyx : les 4 vertèbres sont représentées en bleu, violet, orange et rouge; les cornes latérales sont en rose et les apophyses transverses sont en jaune

Le coccyx a une faible mobilité et peut légèrement pivoter d’avant en arrière d’environ 20 degrés.

Les causes d’une coccygodynie

Il existe de nombreuses causes à l’apparition d’une coccygodinie. Nous pouvons retrouver :

  • une hyper-mobilité entraînant une instabilité du coccyx, qu’on estime à l’origine de 25 à 30 % des coccygodynies

-> à la suite d’un traumatisme externe : chute sur les fesses, coup de pied
-> à la suite d’un traumatisme interne : post-accouchement, rapport sexuel
-> à la suite de micro-traumatismes répétés : pratique de la moto, cyclisme, long trajet inconfortable en position assise, etc …

  • une fracture post-traumatique
  • une luxation ou sub-luxation post-traumatique, de l’articulation sacro-coccygiène ou entre deux vertèbres coccygiennes : cette cause serait à l’origine de 20 à 25 % des coccygodynies
  • une épine osseuse ou une exostose sur le coccyx, dans 15 % des douleurs à type de coccygodynie
  • une bursite inflammatoire en regard du coccyx
  • des causes rhumatismales : arthrose, arthrite, spondylarthrite, etc …
  • une conséquence directe de la grossesse par augmentation des contraintes biomécaniques en regard du coccyx 

D’autre part, une douleur du coccyx peut faire évoquer : 

  • un kyste pilonidal (ou kyste sacro-coccygien)
  • une pathologie anale : hémorroïdes, fissures anales, etc …
  • une affection gynécologique comme une endométriose
  • une affection digestive : constipation, colites, etc …
  • une douleur neuropathique liée à une névralgie sciatique, pudendale, etc …  

La prise en charge d’une coccygodynie en ostéopathie

Une étude de cas a montré qu’une prise en charge en ostéopathie induisait un bénéfice positif dans la prise en charge de la coccygodynie, tant dans le soulagement de la douleur que dans la réduction de l’invalidité y étant associée.

Lorsqu’un patient consulte en ostéopathie pour une douleur du coccyx, le premier travail de l’ostéopathe consiste à analyser le mode d’apparition de la douleur et ses caractéristiques pour tenter de comprendre son origine. Le contexte dans lequel la coccygodynie est apparue déterminera bien souvent la meilleure prise en charge à réaliser et aiguillera le praticien dans le choix des conseils qu’il pourra donner à son patient.

Pour cela, l’ostéopathe réalise un interrogatoire détaillé ainsi qu’un examen clinique précis. Si cela est nécessaire, il peut être amené à réorienter son patient chez son médecin traitant afin de s’assurer qu’une prise en charge médicale adaptée soit d’abord réalisée et qu’il bénéficie bien de la norme de soin.

Une fois écarté toute cause dont le traitement ne rentrerai par dans son champ de compétence, l’ostéopathe effectue un bilan global du corps. Son but est de rechercher les zones anatomiques ayant réagi en s’adaptant à différentes contraintes sous l’impulsion d’un réflexe neurologique de protection, pouvant favoriser la réaction de certains tissus, plus ou moins à distance de la douleur mais en lien avec son apparition et / ou son entretien. Dans la prise en charge d’une coccygodynie, l’ostéopathe ciblera en particulier les structures articulaires du bassin et tous les tissus mous associés (musculaires, ligamentaires, aponévrotiques), mais aussi la région lombo-pelvienne, les hanches, les organes digestifs, les organes gynécologiques et urinaires, l’axe crânio-sacré, etc …

L’ostéopathie a donc pour objectif de lever ces réactions de défense en mettant en place les techniques les plus adaptées, les plus confortables et surtout les plus efficaces pour soigner le patient. Elles peuvent être de différents types selon l’objectif du praticien. Il peut choisir de concentrer son action sur la mobilité ostéo-articulaire grâce à des techniques manipulatives ou des techniques de mobilisation passive. Il peut aussi choisir de spécifier son action sur des troubles de tonicité musculaire grâce à des techniques de ponçage, myotensives ou bien encore d’étirements spécifiques. Il peut également choisir d’agir sur l’élasticité aponévrotique grâce à des techniques plus spécifiques à visée fascia, etc …

En bref, l’ostéopathe dispose d’un panel de techniques qu’il inclus dans un traitement holistique afin de permettre la meilleure prise en charge possible pour son patient ! 

Si vous avez une question sur cet article « Coccygodynie et ostéopathie », n’hésitez pas à me contacter !