Préambule :
Une étude publiée en Octobre 2018 dans le « Journal of the American Medical Association » (Effect of Early Surgery versus Physical Therapy on Knee Function Among Patients With Nonobstructive Meniscal Tears) a cherché à évaluer et à comparer les résultats fonctionnels obtenus entre l’opération par arthroscopie d’une déchirure méniscale non obstructive, c’est à dire sans blocage du genou associée et la thérapie manuelle, et ce sur une durée de 24 mois.
Protocole :
Cette étude est un essai clinique randomisé mis en place dans 9 hôpitaux des Pays-Bas, comportant un échantillon de 321 patients âgés de 45 à 70 ans, (161 femmes et 158 hommes). Les patients ont été répartis au harsard dans deux groupes :
- un groupe (159 patients) soumis à une chirurgie par arthroscopie
- un groupe (161 patients) soumis à un protocole de physiothérapie consistant en 16 séances de thérapie par l’exercice, réparties sur 8 semaines et axées sur la coordination et les exercices de force en chaîne cinétique fermée.
Chaque patient avait ensuite à remplir un questionnaire complet évaluant l’amélioration de la fonction biomécanique de son genou atteint par la déchirure méniscale.
Résultats :
Les résultats montre qu’au cours de la période suivie de 24 mois, la fonction du genou s’est améliorée de la même manière dans les deux groupes. Les résultats de la physiothérapie sur 8 semaines ont montré des résultats statistiques égaux à ceux obtenus avec la chirurgie par arthroscopie. D’autre part, en plus des résultats équivalents obtenus dans les deux groupes, des événements indésirables ont été plus fréquemment rapportés dans le groupe opéré : interventions répétées et visites supplémentaires en ambultatoire associées à plus de douleur de genou.
Conclusion :
Ainsi, dans les cas de déchirures méniscales non obstructives, la physiothérapie est plus qu’une simple alternative à proposer en première intention pour traiter une déchirure d’un ménisque. De plus, cette étude met encore en exergue que l’exercice physique contrôlé et adapté est autant bénéfique pour le corps que thérapeutique.
D’autre part une autre étude finlandaise publiée en Décembre 2013 dans le « New England Journal of Medicine » (Arthroscopic Partial Meniscectomy versus Sham Surgery for a Degenerative Meniscal Tear) montrait déjà que la chirurgie par arthroscopie du genou pour une déchirure méniscale n’avait pas de meilleure résultats statistiques qu’une chirurgie placebo (anesthésies avec incisions sans véritable acte chirurgical).
Ces résultats remettent donc en question le concensus selon lequel la chirurgie devait être le traitement de référence de la déchirure méniscale, encore extrêmement pratiquée de nos jours.
Evidemment, un traitement par thérapie manuelle quelqu’il soit ne se substitue pas à un suivi médical conventionnel régulier !