Introduction
Le cancer constitue l’une des principales causes de mortalité dans le monde. En France, il s’agit de la première cause de décès chez l’homme, et de la deuxième chez la femme. La prise en charge des cancers a énormément évolué ces dernières décennies, avec des traitements toujours plus sophistiqués et pointus.
La chimiothérapie fait partie des traitements utilisés contre les cancers invasifs ou généralisés. Elle consiste en l’administration de substances chimiques, par voie orale ou intraveineuse, qui permettent de tuer des cellules cancéreuses actives dans l’ensemble du corps. Mais les molécules cytotoxiques utilisées lors d’une chimiothérapie agissent sur les cellules à croissance rapide et certaines cellules saines sont donc également endommagées, ce qui explique l’apparition d’éventuels effets secondaires. Il est souvent rapporté :
- une fatigue importante (asthénie)
- des nausées et vomissements
- une dyspnée (difficulté à respirer)
- des troubles du transit (diarrhées, constipations)
- des douleurs localisées ou diffuses, musculaires ou articulaires
- des troubles du sommeil
- des troubles cutanés
- des troubles cardiaques
- une chute des cheveux
- etc …
L’ensemble de ces effets secondaires se répercute souvent sur la qualité de vie des malades et sont parfois plus invalidants que la maladie en elle-même. Bien sur, la sévérité des signes dépend du type de chimiothérapie, des doses prescrites, de l’association avec d’autres médicaments mais aussi de l’état physique et psychologique du patient, ainsi que de son hygiène de vie.
Nombreux sont les patients sous chimiothérapie a avoir ainsi recours à des médecines complémentaires comme l’acupuncture, la phytothérapie et l’ostéopathie dans l’espoir qu’elles permettent de diminuer l’impact négatif des effets secondaires chimio-induits.
Une étude française a donc cherché à évaluer l’efficacité d’un traitement ostéopathique sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie.
L’étude
Il s’agit d’une étude française publiée dans la Revue de l’Ostéopathie et ayant recruté 40 patients, 27 femmes et 13 hommes, âgés de 22 à 87 ans, souffrants tous d’un cancer et soignés par chimiothérapie dans trois services d’oncologie (hôpital Hôtel Dieu, hôpital du Val de Grâce et hôpital de Lagny sur Marne). Tous les patients recrutés présentaient au moins un des troubles de qualité de vie définis par un questionnaire standardisé (QLQ-C30) utilisé dans l’étude : 28 souffraient de nausées et vomissements, 33 souffraient de douleurs, 30 de perturbations du sommeil, 28 de constipation et 27 de dyspnée.
Tous les patients ont été répartis par randomisation en deux groupes :
- un groupe traité en ostéopathie
- un groupe traité par placebo, c’est à dire recevant un traitement simulé
Les traitements ostéopathiques étaient réalisés sur un lit d’hôpital, avant ou pendant l’administration de la chimiothérapie.
Résultats
Ils montrent que :
- l’amélioration pour les nausées-vomissements et la dyspnée est très hautement significative dans le groupe traité en ostéopathie
- l’amélioration pour la fatigue est hautement significative dans le groupe traité en ostéopathie
- l’amélioration des douleurs et de la perturbation du sommeil est significative dans le groupe traité
- l’efficacité du traitement ostéopathique est statistiquement supérieure au placebo pour tous ces critères
L’étude conclue que les symptômes pour lesquels la proportion des patients améliorés est la plus importante sont : la douleur (66 %), la fatigue (61 %) et les nausées-vomissements (56 %).
Les résultats montrent également qu’à priori, le traitement ostéopathique n’aurait vraisemblablement pas d’action de longue durée sur le traitement des effets secondaires en chimiothérapie, et devrait ainsi être répété.
Conclusion
L’intégration plus systématique des traitements ostéopathiques dans les services d’oncologie pourrait apporter des bénéfices considérables dans la prise en charge pluri-disciplinaire des patients souffrant de cancers et traités par chimiothérapie.
Les résultats de cette étude, comme ceux d’autres travaux de recherches, montrent une fois de plus la relation étroite entre la médecine allopathique et l’ostéopathie, qui, lorsqu’elles coopèrent dans la complémentarité, augmente de manière significative la réussite de prise en charge d’un patient.
Pour plus d’informations en lien avec cet article « Efficacité de l’ostéopathie sur les effets secondaires de la chimiothérapie», n’hésitez pas à me contacter !
