Souvent après une consultation, vous pourrez ressentir une fatigue, une gêne, des courbatures, des crampes, une douleur rappelant celle qui vous a pousser à consulter, etc… L’ensemble de ces effets secondaires faisant suite à un traitement d’ostéopathie constitue ce qu’on appelle « l’effet rebond ».
Voici l’article de Mr Wladislas BARATH, Ostéopathe D.O, qui explique avec brio ce qu’est l’effet rebond. Vous pourrez trouver ici l’article original.
Cette phase [l’effet rebond] est d’autant plus surprenante que la personne, rentrée et soulagée par le soin, se sentait alors beaucoup mieux, d’où sa déception (« ça n’a pas marché » ou « ça n’a servi à rien » ) ou le doute (« le thérapeute n’aurait-il pas fait une bévue ? » ). Et bien c’est étrange, mais ce qui se passe est tout à fait normal, et même plutôt attendu.
L’effet rebond vient du grec resbon, factice. C’est un terme utilisé dans plusieurs disciplines : en médecine, en psychologie, comme en économie. Dans les soins, cette phase – aussi appelée « phase épileptoïde » – dure en général 10 jours. Dix jours durant lesquels tout est possible. Ce qui fait que si la personne ressort de la séance avec un soulagement et cette impression d’être dérouillée, les jours suivants sont moins glorieux.
Apparaît une phase d’exagération parfois assez spectaculaire : fatigue, courbature, apparition de douleurs variées, impression d’avoir été passé sous un rouleau compresseur, etc. Normalement, au 11ème jour, miracle : tous ces symptômes disparaissent, y compris celui qui constituait le motif de la consultation.
Le prix à payer :
La douleur n’est pas là pour nuire. Elle a une fonction. […] Derrière cette douleur se dessine un système qui arrive aux limites de son adaptation. Le corps s’épuise à lutter contre un déséquilibre permanent. Lorsqu’on lève l’obstacle – l’origine du déséquilibre -l’organisme peut enfin se lancer dans un processus de réparation. Celui-ci est consommateur d’énergie et provoque des oedèmes, dits de « réparation », aux endroits qui nécessitent remaniement. Ces zones font partie de la chaine dysfonctionnelle reliant la cause du problème à son expression (le symptôme).
Malheureusement, aux endroits où l’espace manque (au niveau de la sortie des nerfs de la colonne vertébrale, la base du crâne, sous la clavicule, au niveau du canal carpien, certaines articulations, etc.) l’oedème fera compression, ce qui est douloureux, parfois plus qu’avant consultation.
Des signes de bon augure :
Même si désagréable, cet effet rebond est donc de bon augure. Il révèle que l’organisme retrouve le pouvoir de corriger les problèmes à l’origine du symptôme. En général, cela montre que l’on a touché à une cause profonde et assure la disparition d’un amas de symptômes et de la non-réapparition de ceux-ci, sauf si la personne retombait sur la même cause. Ceci serait alors l’indice d’un traumatisme émotionnel inconscient sur laquelle il conviendrait de se pencher.
[…] L’intensité est tout à fait variable et semble dépendre de la chronicité, des tissus concernés et de l’importance du traumatisme à l’origine de tous ces maux.
Pourquoi cela n’apparait-il qu’après la séance ?
En général, la séance apporte un gain. La personne se sent soulagée. Quelque chose vient de se libérer à l’intérieur et ça se ressent. En plus du retour de la mobilité, on a l’impression que « ça circule à nouveau » […] Que s’est-il donc passé ?
Pendant le sommeil, le corps est entré dans une phase neurologique parasympathique, c’est-à-dire qu’il s’est mis en mode de récupération. L’organisme est en branle-bas de combat. Les cellules s’activent pour corriger tout ce qui peut l’être et cela se fait par de petites inflammations. Si beaucoup de choses sont à réparer, il est évident qu’il y aura des signes de fatigue, voire des courbatures. Quant aux douleurs, elles ne sont que la suite logique de ces inflammations qui compriment et chauffent, et comme tout cela ne se fait pas dans un état aigu, tout se passe à bas bruit: localement, on ne voit rien alors que l’organisme travaille d’arrache-pied en arrière plan.
Rendez à César ce qui est à César !
[…] Certaines personnes, se sentant désemparées, cherchent dans l’urgence un autre thérapeute pour soulager la situation devenue catastrophique à leurs yeux (cela dépend bien évidemment du niveau d’angoisse de chacun). Il faut savoir être rassurant. Mais si la personne se fait traiter par quelqu’un d’autre après notre séance, deux cas de figure sont possibles :
- soit la situation s’aggrave encore (les capacités de régénération sont à nouveaux sollicitées et on repart pour un tour) et le patient impute tout ce qui lui arrive au premier thérapeute qui l’a traité.
- soit cela s’atténue aussitôt ou dès le lendemain et le patient croit avoir déniché son sauveur, celui qui – enfin – a su trouver la cause de sa maladie. Dans ce second cas également, le premier thérapeute est aussi mis dans le même sac et sera considéré comme un incompétent, de dangereux par surcroît.
Cependant, ce que le patient ignore, c’est que bien souvent le premier thérapeute ayant réellement touché la vraie cause de la maladie, ce qui arrive ensuite est tout simplement la phase épileptoïde de cet effet rebond. Le moindre petit soin dans cette phase accélère la réparation de manière spectaculaire et ce qui était attribué au thérapeute « sauveur » n’est autre que la conséquence naturelle du premier traitement.
[…] On dit en ostéopathie que pour chaque année d’adaptation, il faut compter un mois de récupération. Je le pense, mais cela ne veut pas dire que le patient ressentira cette activité de fond pendant toute cette période. Il sera libérée avant, tandis que l’organisme continue en sourdine à travailler sur sa lancée.
[…] Certains pesteront contre le thérapeute – et ce, même si l’on prévient et explique auparavant cet effet – alors qu’il s’agit d’un phénomène pour le moins naturel et connu d’autres médecines. Cette aggravation est momentanée et salutaire.
Si la réaction est exacerbée, la personne est invitée à prévenir son thérapeute des réactions post-séances afin de s’assurer qu’il s’agisse bien de cet effet. Mais il faut comprendre qu’on ne peut demander à son corps de reprendre sa course effrénée sans une période de repos qui – si l’on a oublié – porte le nom de « convalescence ».
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