Cet article a pour but d’exposer les résultats d’une étude scientifique sur l’efficacité de l’ostéopathie pour lutter contre l’asthme.

Introduction

L’asthme est une dyspnée expiratoire, c’est à dire une gêne à la respiration lors de l’expiration. En somme, il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes due à une obtruction bronchique diffuse, d’importance variable et réversible spontanément ou sous traitement. Trois mécanismes sont responsables de l’asthme :

  • une hyper-réactivité bronchique à différents stimuli
  • une inflammation des voies aériennes
  • une diminution du calibre des bronches

La prévalence de l’asthme dans notre pays est estimée à 8 % de la population, ce qui se traduit par plus de 5 millions d’asmathiques en France

L’asthme peut être grave quant elle n’est pas prise en charge correctement ou lorsqu’elle échappe au contrôle des traitements médicamenteux. Ainsi, l’asthme dit « sévère » est directement associé à plus de 60 000 hospitalisations et 900 décès par an en France.

Les symptômes cliniques de l’asthme

On retrouve : 

  • des épisodes de dyspnée sifflante
  • une sensation d’oppression thoracique associée
  • des épisodes de toux sèche
  • des crises de survenue la nuit et au réveil le plus fréquemment
  • une impossibilité de parler pendant la crise
  • des râles sibilants, c’est à dire des sifflements lors de l’expiration
  • des troubles du sommeil et une somnolence à l’éveil dans les cas sévères, pouvant entraînant une modification de l’état de conscience, etc … 

Entre les crises d’asthme non sévères et non exacerbées, la fonction pulmonaire est complètement normale mais l’asthme a néanmoins une forte incidence sur la qualité de vie des patients au quotidien. 

Les traitements thérapeutiques

On distingue les traitements de fonds des traitements de crise :

-> lors des crises :

  • les bronchodilatateurs : tels que la ventoline, ils ont une efficacité rapide mais de courte durée
  • la corticothérapie par voie orale

-> les traitements de fond

  • traitements médicamenteux : corticoïdes inhalés et bronchodilatateurs de longue durée, antileucotriène
  • éviction des allergènes et désensibilisation : acariens, pollens, moisissures, etc …
  • lutte contre le tabagisme
  • arrêt des traitements médicamenteux contre-indiqués : AINS, aspirine, etc …
  • traitement de la cause lorsqu’elle est connue 
  • éducation thérapeutique

Les patients asthmatiques déploient des efforts considérables pour surmonter leurs difficultés respiratoires. Il existe alors une composante musculo-squelettique importante associée à cette pathologie.

Des chercheurs ont étudié l’impact d’un traitement ostéopathique sur la fonction respiratoire des patients asthmatiques. 

L’étude scientifique

Un essai contrôlé randomisé américain paru dans « The Journal of the American Osteopathic Association » en Janvier 2005 a inclu 140 patients asthmatiques, répartis au hasard dans deux groupes : un groupe traité en ostéopathie (90 patients) et un groupe dans lequel les patients ont eu un traitement placebo (50 patients), c’est à dire un faux traitement ostéopathique.

Remarque : le traitement ostéopathique a consisté à réaliser différentes techniques manuelles sur l’ensemble de la cage thoracique.

Pour mesurer l’évolution de la fonction respiratoire avant et après le traitement ou le placebo, les investigateurs de l’étude ont mesuré le débit expiratoire de pointe (ou peak flow), mesure qui permet de quantifier la sévérité des crises d’asthme.

Résultats

Avec un niveau de confiance de 95 %, ils montrent : 

  • que les patients asthmatiques issus du groupe traité en ostéopathie présentent des améliorations significatives de 25 % à 70 % des débits expiratoires de pointe
  • que les débits expiratoires de pointe des patients du groupe placebo n’ont pas évolué de manière significative

Les investigateurs de l’étude donnent trois explications à l’effet de l’ostéopathie sur les patients asthmatiques :

  • elle favorise une meilleure ampliation de la cage thoracique, c’est à dire une meilleure capacité à mouvoir le thorax lors de l’inspiration et de l’expiration, en ayant une action sur la mobilité de cet ensemble musculo-squelettique complexe
  • une modification de l’activité du système nerveux autonome entraînant une détente des muscles des voies respiratoires et donc une augmentation de leur calibre
  • une diminution du niveau d’anxiété favorisant la détente neuro-musculaire

Conclusion : l’ostéopathie contre l’asthme

Le traitement ostéopathique permet d’améliorer de manière significative la fonction pulmonaire chez les patients asthmatiques.

A ce titre, une revue de littérature publiée dans le « Manual Therapy, Posturology and Rehabilitation Journal » en 2015 a référencé sept études s’intéressant à l’influence d’un traitement ostéopathique sur les symptômes de l’asthme. Leurs conclusions sont similaires : à la suite du traitement ostéopathique, elles ont toutes identifié une amélioration de la qualité de vie, la perception subjective d’une diminution des symptômes et la réduction de l’utilisation de médicaments chez les asthmatiques.

Ces résultats montrent donc que l’ostéopathie devrait être proposée de manière plus systématique aux patients asthmatiques. Une prise en charge pluri-disciplinaire alliant médecine allopathique et ostéopathie contribuerait en effet à améliorer la qualité des traitements qu’on peut leur proposer aujourd’hui

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