Voici dans cet article les résultats d’une étude pilote sur le traitement des cicatrices en ostéopathie.

Introduction

Le terme « cicatrice » désigne la trace que laisse la déchirure des tissus de la peau à partir du derme (tissu conjonctif), à l’issue d’une blessure ou d’une chirurgie. Elle peut être évolutive car influencée par des tensions mécaniques et peut prendre plusieurs formes :

  • la cicatrice hypertrophique : elle est saillante, souvent rouge mais ne s’étend pas au-delà des bords de la plaie
  • la cicatrice atrophique : elle est sous la forme d’un petit renfoncement et apparaît souvent après une poussée d’acné
  • la cicatrice scléreuse : elle est dure, manquant souvent d’élasticité ce qui limite la mobilisation de la peau dans les plans profonds. Lorsqu’elle est située au niveau d’une articulation, elle peut en limiter nettement sa mobilité
  • la cicatrice chéloïde : c’est une cicatrice en relief s’élargissant au-delà des bords de la plaie

Une cicatrice induit souvent des restrictions de mobilité des plans profonds de la peau en lien avec des adhérences du tissu conjonctif qui a perdu de son élasticité naturelle. Or, toute perte de mobilité des structures du corps est susceptible d’en altérer son état de santé. En effet, une mauvaise guérison cicatricielle peut entraîner des troubles musculo-squelettiques à distance (sciatalgie, cervicalgie, gonalgie, etc …) mais aussi une perturbation fonctionnelle des organes plus ou moins à distance.

Les mains de l’ostéopathe vont ainsi chercher, trouver et réharmoniser l’ensemble de ces structures perturbées dans leur mobilité, y compris les cicatrices afin de diminuer au mieux les tensions qu’elles occasionnent. 

L’étude

Une étude pilote (étude de petite ampleur dont le rôle est de déterminer l’intérêt et la faisabilité d’une étude de plus grande envergure) parue en Août 2019 dans le « Complementary Therapies in Medicine » a cherché à évaluer l’efficacité du traitement ostéopathique sur les tensions occasionnées par une cicatrice. Elle a inclu douze sujets : quatre avaient une cicatrice par blessure, huit avaient une cicatrice post-opératoire. 

Partant du constat que le tissu cicatriciel est de nature différente que le tissu conjonctif normal, parce que dans un état modifié, l’étude a cherché à analyser les variations de température entre le cicatrice et la zone péri-cicatricielle (c’est à dire les abords de la cicatrice) à l’aide d’une caméra thermique, avant et après le traitement ostéopathique. 

Résultats

Ils montrent : 

  • qu’il existe une différence significative de température retrouvée entre la cicatrice et la zone péri-cicatricielle avant le traitement ostéopathique, la cicatrice étant plus froide que ses abords

Il est alors question d’analyser la variation de cet écart de température après le traitement via la thermographie infrarouge comme outil d’analyse.

  • après le traitement ostéopathique, les investigateurs de l’étude constatent qu’il n’y a plus aucune différence significative de température entre la cicatrice et la zone péri-cicatricielle

Ces résultats montrent que le traitement ostéopathique d’une cicatrice induit un réchauffement local des tissus qui la constitue. Cela laisse suggérer une modification et un remaniement de l’état du tissu cicatriciel pendant le travail de l’ostéopathe. C’est que qu’avait déjà observé le Dr Jean-Claude Guimberteau, chirurgien-plasticien, ayant étudier et filmé le remaniement du tissu conjonctif pendant des techniques ostéopathiques, grâce à un endoscope glissé sous la peau. 

Conclusion

Par le biais de tests palpatoires spécifiques, l’ostéopathe commence par évaluer la qualité tissulaire d’une cicatrice, c’est à dire sa souplesse dans tous les plans de l’espace. Il réalise ensuite une ou plusieurs technique(s) de mobilisation pour stimuler son élasticité.

Le travail de l’ostéopathie pour traiter les cicatrices n’est pas si différent du traitement global de l’ensemble des structures du corps. En travaillant sur et dans le tissu lui même, l’ostéopathe agit en profondeur sur toutes les structures qui le compose

Ce travail de remaniement du tissu à petite échelle se répercute à grande échelle, avec comme effet un soulagement macroscopique des symptômes divers que l’on pourrait ressentir en lien avec un cicatrice.

Pour plus d’informations en lien avec cet article « L’ostéopathie pour traiter les cicatrices : évaluation de son effet par thermographie infrarouge », n’hésitez pas à me contacter !