Le torticolis est un motif de consultation très fréquent en cabinet d’ostéopathie. Retrouvez dans cet article tout ce qu’il faut savoir à son sujet afin de mieux comprendre comment un ostéopathe prend en charge cette atteinte musculo-squelettique.

Torticolis et ostéopathie par Florian Gaubert, ostéopathe à Uchaud dans le Gard

Définition et prévalence du torticolis

Le torticolis se définit comme une contraction musculaire involontaire d’un ou de plusieurs muscle(s) du rachis cervical (SCOM, scalènes, trapèze, etc …), se traduisant par une forte diminution de l’amplitude de sa mobilité dans un ou plusieurs paramètre(s), en particulier les rotations, et une douleur souvent intense plus ou moins diffuse qui y est associée.

Il survient dans la plupart des cas de manière brutale, apparaissant très souvent le matin au réveil, après un effort banal ou sans cause connue. Le torticolis reproduit en fait « une minerve naturelle », dont le rôle physiologique est de protéger le rachis cervical et la tête d’un potentiel risque de blessure.

Le torticolis est fréquent puisqu’on considère qu’environ deux tiers des personnes en seront atteintes au cours de leur vie. 

Les symptômes d’un torticolis

Nous retrouvons : 

  • une douleur souvent intense, plus ou moins diffuse sur le rachis cervical, pouvant diffuser jusqu’à la ceinture scapulaire et un des membres supérieurs
  • une raideur franche liée au spasme d’un ou de plusieurs muscle(s) du rachis cervical limitant les mouvements normaux de la tête, en particulier les rotations
  • une sensation de blocage franc, pouvant complètement « verrouiller » le mouvement dans un paramètre de mobilité du rachis cervical
  • parfois des maux de tête : comme une migraine, des céphalées de tension, une névralgie d’Arnold
  • des symptômes neuropathiques, à distance dans un membre supérieur, dans les cas plus sévères : irradiations, paresthésies (picotements, fourmillements, engourdissements), dysesthésies (augmentation ou diminution de la sensibilité d’une région du membre supérieur au touché, au froid, etc …), très rarement une fatigabilité musculaire à la mobilité des doigts

D’autre part, un torticolis bénin ne doit pas être associé à certains signes plus inquiétants comme de la fièvre, des maux de tête intenses, inhabituels et inconnus, des vomissements, un état de confusion, la présence d’un flou visuel, etc … Lorsqu’au moins un de ses signes est présent, il est absolument nécessaire de consulter un médecin en première intention pour obtenir un avis médical.

Les causes possibles d’un torticolis

Différentes causes physiques peuvent entraîner un mécanisme de protection neuro-musculaire à l’origine du torticolis :

  • suite de traumatisme : choc sur la tête, whiplash (cou du lapin), entorse cervicale …
  • pathologie sous-jacente : méningite, tumeur neurologique, tumeur osseuse, maladie rhumatismale, infection ORL, etc …
  • inflammation et / ou lésion discale
  • arthrose symptomatique d’une ou plusieurs vertèbre(s) cervicale(s)
  • instabilité articulaire d’un ou de plusieurs étage(s) du rachis cervical
  • dysfonction(s) somatique(s) articulaire(s) et tissulaire(s), plus ou moins à distance

D’autre part, le torticolis est souvent le témoignage que le corps n’est plus en capacité de gérer l’accumulation des contraintes de la vie quotidienne. Ces contraintes, d’origine multifactorielle et qui constituent ce qu’on appelle le « contexte bio-psycho-social », représentent le terrain fertile à l’apparition du torticolis, expliquant bien souvent l’absence d’élément déclencheur strict : la douleur apparait lorsque les contraintes dépassent le seuil de tolérance de certains tissus sur un terrain de sur-compensation du corps.

De nombreuses contraintes interviennent dans le contexte bio-psycho-social et peuvent expliquer l’apparition soudaine d’un torticolis. Voici quelques exemples :  

  • les mauvaises croyances : « j’ai le dos fragile », « j’ai les vertèbres abîmées », « ma posture est mauvaise », « j’ai beaucoup d’arthrose », etc …
  • le manque de sommeil et le terrain de fatigue
  • le stress physique par la surcharge sportive notamment ou la mauvaise gestion d’un effort
  • la surcharge psychique : contrariétés, mauvaise nouvelle, dépression, deuil pathologique, stress aigu important, stress chronique, terrain d’anxiété, etc … 
  • l’environnement social : retrait des activités, cohésion sociale insatisfaisante, manque de soutien moral,  insatisfaction professionnelle, etc … 

La prise en charge du torticolis en ostéopathie

Lorsqu’un patient consulte en ostéopathie pour un torticolis, le premier travail de l’ostéopathe consiste à analyser le mode d’apparition de la douleur et ses caractéristiques pour tenter de comprendre son origine. Le contexte dans lequel les symptômes sont apparus déterminera bien souvent la meilleure prise en charge à réaliser et aiguillera le praticien dans le choix des conseils qu’il pourra donner au patient.

En effet, l’un des objectifs de l’ostéopathe est aussi de tenter de faire émerger et d’analyser les éventuelles contraintes qui ont pu aboutir à ce que le torticolis apparaisse, afin que la personne qui en souffre puisse mettre en place les changements nécessaires pour éviter une éventuelle rechute (cf  le « contexte bio-psycho-social »)

Pour cela, l’ostéopathe réalise un interrogatoire détaillé ainsi qu’un examen clinique précis. Si cela est nécessaire, il peut être amené à réorienter son patient vers un bilan médical afin de s’assurer qu’il bénéficie bien de la norme de soin le concernant.

Une fois écarté toute cause dont le traitement ne rentrerai par dans son champ de compétence,  c’est à dire lorsque le traitement du torticolis ne relève pas exclusivement d’une prise en charge médicale (pathologie sous-jacente, apparition post-traumatique, etc …), l’ostéopathe effectue un bilan des structures anatomiques en lien direct et indirect avec le rachis cervical.

Son but est de rechercher les zones anatomiques du corps ayant réagi en s’adaptant à différentes contraintes sous l’impulsion d’un réflexe neurologique de protection.

L’ostéopathe a donc pour objectif de lever ces réactions de défense en mettant en place les techniques les plus adaptées, les plus confortables et surtout les plus efficaces pour soulager le patient. Elles peuvent être de différents types selon l’objectif du praticien. Il peut choisir de concentrer son action sur la mobilité ostéo-articulaire, sur les troubles de tonicité musculaire, sur des pertes d’élasticité ligamentaire et aponévrotique, sur le système proprioceptif, l’inflammation, etc …

En bref, l’ostéopathe dispose d’un panel de techniques qu’il inclus dans un traitement holistique afin de permettre la meilleure prise en charge possible pour le patient ! 

Si vous avez une question sur cet article « Torticolis de l’adulte et ostéopathie », n’hésitez pas à me contacter !