Contexte et définition :

De nombreux patients consultent pour des douleurs de dos chroniques et réalisent souvent des examens médicaux. Il est fréquent que l’imagerie révèle une ou plusieurs hernie discale le long de la colonne vertébrale. La hernie discale est la protusion d’une partie d’un disque inter-vertébral, ce coussinet qui permet l’amortissement et l’absorption des contraintes qui s’exercent sur le rachis, à l’extérieur de son volume habituel, provoquant parfois douleurs voire troubles neurologiques associés (scatique, cruralgie …).

Description des disques inter-vertébraux sur le squelette par Florian Gaubert, Ostéopathe à Uchaud dans le Gard
Représentation des disques inter-vertébraux (en bleu) sur le squelette humain
Aspect d'une disque inter-vertébral par Florian Gaubert, Ostéopathe à Uchaud dans le Gard
Aspect d’une disque inter-vertébral avec le noyau pulpeux (nucleus pulpus) au centre, et l’anneau fibreux (annules fibrosus) autour

Bien souvent, l’annonce de l’existence d’une hernie discale peut apparaître comme une fatalité, synonyme de douleurs tant que la hernie sera présente. L’idée même d’un dos fragile et abîmé peut entraîner un stress chronique chez l’individu concerné, voire un catastophisme et une peur du mouvement. Cette kinésiophobie renforce l’idée, chez le patient, que le mouvement entraîne la douleur, donc qu’il est dangereux. Nous savons aujourd’hui que ces individus là seront ceux qui présenteront le plus de douleurs sur le long terme. Une revue de littérature regroupant en tout plus de 1000 patients a objectivé qu’il existait une réelle association entre les croyances négatives d’un patient et son niveau de douleur chronique. Plus il y a de catastrophisme et de peur du mouvement chez un patient, plus les douleurs et l’invalidité sera importante. D’ailleurs, il a même été prouvé que la marche à pied soigne le mal de dos chronique !

La hernie discale n’est pas forcémment douloureuse :

Une revue de littérature a référencé une trentaine d’études et a analysé les résultats d’imagerie de plus de 3000 individus asymptomatiques, c’est à dire ne souffrant d’aucune douleur du dos. Les résultats sont surprenants et montrent :

Qu’à l’âge de 20 ans :

  • 37 % de ces individus ont des dégénérescences discales
  • 30 % de ces individus ont des gonflements de disques
  • 29 % de ces individus ont des protrusions discales
  • 19 % de ces individus ont des fissures dans l’anneau fibreux autours du noyau

Qu’à l’âge de 80 ans :

  • 96 % de ces individus ont des dégénérescences discales
  • 84 % de ces individus ont des gonflements de disques
  • 43 % de ces individus ont des protrusions discales
  • 29 % de ces individus ont des fissures dans l’anneau fibreux autour du noyau

C’est la preuve même qu’une hernie discale n’est pas associée à une douleur la plupart du temps !

Les hernies discales peuvent diminuer voire disparaître spontanément sans traitement :

Une étude à haut niveau de preuve s’est intéressée à l’évolution des hernies discales que présentaient 600 patients à un instant donné. Elle montre une évolution favorable avec résorption spontanée et totale de la hernie discale dans 66,6 % des cas !

D’autre part, l’étude montre que l’évolution d’une hernie (en bien ou en mal), n’est pas liée à l’évolution des douleurs (en bien ou en mal). 

L’étude met en exergue un constat qui peut paraître aussi surprenant qu’encourageant : plus la hernie discale est grosse et saillante, plus elle a de chance de se résorber spontanément !

Ce qu’il faut retenir :

Ces données très intéressantes et encourageantes pour toutes les personnes qui présentent une hernie discale, ou même simplement une discopathie (usure d’un disque), ramènent la responsabilité de chaque individu face à ses douleurs chroniques. Catastropher sa situation face à des douleurs de dos et ainsi éviter toute activité signifie amplifier la douleur et la laisser s’installer dans la durée.

Au contraire, avoir une attitude active et responsable, avec une bonne hygiène de vie, une éviction des substances toxiques, une activité physique régulière et bien gérée, et une prévention thérapeutique pluri-disciplinaire (ostéopathie, kinésithérapie, sophrologie, etc …) favorisera la guérison en évitant de rentrer dans un cercle vicieux toujours délétère pour l’individu

Pour toute question supplémentaire, n’hésitez pas à me contacter !