De nombreux patients qui consultent pensent que l’usure de leur colonne vertébrale est à l’origine de leur douleur. Et si l’IRM de rachis d’enfants nous montrait que non, le corps ne devient pas fragile au cours du temps …

Préambule

Nous avons vu dans un précédent article que des dégénérescences discales, des gonflements de disques, des protusions discales et des fissures au sein des disques inter-vertébraux étaient fréquents à l’âge de 20 ans et très fréquents à un âge plus avancé, 80 ans, sans que ces évolutions structurelles du rachis soient la cause de douleurs de dos.

Ces données permettent ainsi de ne pas catastropher sa situation face à des maux de dos, ce qui encourage alors chacun d’entre nous à adopter une attitude active et responsable en ayant une bonne hygiène de vie.

Les études scientifiques qui se sont intéressées à la structure du rachis et de son évolution ont toujours été exclusivement menées chez l’adulte. Une parution récente a donc eu pour objectif d’étudier le rachis d’un grand échantillon d’enfants, pour ainsi comparer les données obtenues à celles récoltées dans la population adulte.  

L’étude

Il s’agit d’une étude clinique parue en Octobre 2020 dans « The Spine Journal » ayant inclus 559 enfants, tous âgés de 9 ans. Tous ces enfants ont été examinés par IRM, étudiant leur cerveau, leur coeur, les poumons, l’abdomen, la hanche et la colonne lombaire. D’autre part, le poids de chaque enfant ainsi que le calcul de leur masse graisseuse ont été récoltés afin d’étudier la relation entre la structure anatomique de la colonne vertébrale lombaire et leur indice de masse corporel (IMC). 

Deux rendez-vous ont systématiquement été effectués par enfant, le premier pour prendre des mesures générale et le second pour réaliser l’IRM. 

Résultats

Les résultats de l’étude sont aussi surprenants qu’intéressants ! Ils nous montrent que : 

  • 73 % des enfants inclus (385 participants sur 559) présentent un bombement discal
  • 40 % d’entres eux (208 participants sur 559) présentent des irrégularités des plateaux vertébraux lombaires
  • 38 % (200 participants sur 559) ont une diminution de hauteur de disque inter-vertébral
  • 29 % (154 participants sur 559) ont un nucléus pulpus (partie interne d’un disque inter-vertébral) présentant une forme atypique
  • 9 % des enfants inclus (51 participants sur 559) présentent une vertèbre transitionnelle lombo-sacrée
  • 2,5 % des enfants (13 participants sur 559) présentent même une hernie discale
  • un seul enfant sur les 559 inclus présente un spondylolisthésis 

D’autre part, la plupart des anomalies présentes l’étaient au niveau intervertébral L5-S1, à l’exception du bombement discal qui lui était majoritairement présent aux niveaux lombaires supérieurs.

Enfin, contrairement à l’adulte où il existe une association entre la dégénérescence discale et le surpoids, dans cette population pédiatrique, l’étude ne montre pas de lien entre ces deux variables, sauf en ce qui concerne les irrégularités des plateaux vertébraux !

Conclusion

L’étude fournie ici des résultats comparables à ceux observés dans la population adulte : les usures de disques, les bombements discaux, les irrégularités des plateaux vertébraux, etcne sont donc pas synonymes de douleurs ni de dégénérescences pathologiques ! Ils sont simplement le fruit de notre singularité morphologique et ne doivent pas entraîner d’inquiétude quant à l’évolution structurelle de nos corps au cours du temps ! 

Pour plus d’informations en lien avec cet article « Ce que l’IRM nous apprend sur le rachis des enfants », n’hésitez pas à me contacter !