Cet article a pour but de montrer que l’ostéopathie est efficace pour traiter la périostite et d’exposer la manière de faire de l’ostéopathe pour soigner un patient avec ce motif de consultation.
Définition : Qu’est ce que le périoste ?
Le périoste est une membrane conjonctive et fibreuse, c’est à dire une lame de tissu blanchâtre, enveloppant les os à l’exception des surfaces articulaires. Le périoste est constitué de deux couches :
- une couche externe formée de collagène
- une couche interne contenant des cellules appelées « ostéoblastes », participant à la minéralisation et la croissance en épaisseur de l’os
Le périoste a différents rôles :
- protéger l’os et assurer la transmission d’une information douloureuse, en cas de fracture par exemple, car l’os en lui même est très peu sensible
- assurer le bon fonctionnement du système vasculaire
- assurer la cicatrisation de l’os en cas de lésion. C’est notamment le périoste qui est responsable de la formation de câle osseux après une fracture
Qu’est ce que la périostite ?
La périostite tibiale est l’inflammation du périoste se caractérisant par un syndrôme inflammatoire douloureux de la face interne du tibia.
Elle touche essentiellement les sportifs et surtout ceux pratiquant une activité à impacts fréquents tels que la course à pied, l’athlétisme, la gymnatique, etc… Certaines déformations de la jambe ou du pied peuvent aussi favoriser l’apparition de cette pathologie.
Les douleurs sont proportionnelles à l’intensité de l’entraînement et cèdent généralement au repos. Souvent, si la périostite n’est pas traitée rapidement après son apparition, les douleurs peuvent évoluer vers la chronicité et compromettre la pratique de l’activité sportive l’ayant déclenchée.
Les mécanismes de formation de la périostite sont encore mal connus. Il semblerait qu’elle résulte de micro-traumatismes répétés, générés par la propagation d’ondes de chocs dans le squelette ainsi que par une traction excessive des muscles qui constituent le mollet. La conséquence directe serait l’apparition de micro-fractures du périoste entraînant une réaction inflammatoire.
La cicatrisation dure en moyenne entre 5 et 6 semaines. Durant cette phase, il est nécessaire de stopper l’activité physique responsable de la périostite pour éviter toute récidive.
Les symptômes :
Le sportif ressent une douleur sur le bord interne du tibia, dans son 1/3 moyen ou inférieur. La douleur apparait de manière progressive et insidieuse, à l’effort et persiste pendant quelques jours. Elle est rarement nocturne. Elle peut être unilatérale ou bilatérale.
Seule la palpation de la région concernée est douloureuse et on peut trouver en association une tendinopathie du jambier postérieur au niveau du pied : en effet, pendant la course, l’hyper-pronation du pied très souvent constatée chez les coureurs oblige ce muscle à travailler en excès de traction afin de contrer la poussée pronatrice et d’assurer son rôle de stabilisateur. Il s’agit d’ailleurs d’une cause possible de la périostite car cet excès de travail du tibial postérieur au niveau du pied se transmet au point d’insertion de ses fibres musculaires sur le périoste du tibia.
Les traitements possibles pour soigner la périostite :
Ils ont trois objectifs :
-1- permettre la cicatrisation des zones tissulaires lésées :
∙Dans les formes récentes de périostite :
- arrêt du sport pendant 10 à 15 jours
- cryothérapie 2 à 3 fois par jour, pendant 1 semaine
- ionisation, ultra-son, massage
∙Dans les formes récidivantes et anciennes :
- arrêt du sport plusieurs mois, généralement de 1 à 4 mois
- anti-inflammatoire
- kinésithérapie en réeducation avec pratique des étirements et des massages transverses profonds
Dans des formes chroniques et rebelles, la chrirurgie peut être indiquée en pratiquant une excision du périoste.
-2- corriger les facteurs favorisants en prenant en charge les troubles statiques : ostéopathie, podologie, etc …
-3- supprimer les facteurs déclenchants : la reprise de l’activité doit être progressive, uniquement après disparition de la douleur. Il est alors important :
- d’éviter les surfaces dures
- de choisir une paire de chaussure adaptée à la pratique sportive
- de modérer l’entraînement fractionné
L’ostéopathie pour soigner la périostite :
Il est nécessaire de comprendre comment l’ostéopathie peut traiter la périostite :
D’abord, le travail de l’ostéopathe est d’analyser le mode d’apparition de la douleur, ses caractéristiques pour complètement comprender son origine. Pour cela, il réalise un interrogatoire détaillé ainsi qu’un examen clinique précis. Il pourra également vous orienter vers un bilan médical pour s’assurer qu’il ne s’agisse pas d’une autre pathologie.
Une fois l’origine de la douleur déterminée, l’objectif est de diminuer les symptômes. Pour cela, l’ostéopathe travaillera sur l’ensemble des structures pouvant entraîner un excès de contraintes sur le tibia. Il traitera ainsi les dysfonctions biomécaniques associées à des restrictions de mobilité des structures du corps telles que la cheville, le pied, le genou, la hanche, le bassin, la zone lombo-pelvienne, etc …
Des techniques spécifiques au relâchement des tissus mous (muscles, fascias, etc…) seront aussi mises en place dans le traitement global du corps.
L’ostéopathe travaillera également sur la posture si ses tests révèlent une dysfonction posturale. Dans cet objectif là, il pourra vous orienter vers une prise en charge complémentaire chez le podologue-posturologue par exemple, mais aussi, pourquoi pas, chez l’ophtalmologue ou le dentiste : les yeux et l’occlusion dentaire sont des portes d’entrée très importantes pour la régulation de l’équilibre global du corps !
La durée de la récupération sera plus ou moins longue en fonction du stade auquel la périostite est diagnostiquée.
Il est important de rappeler que réaliser entre 2 et 3 consultations en ostéopathie par an, de manière préventive permet de prendre en charge d’éventuelles dysfonctions avant qu’elles ne deviennent symptomatiques et donc, avant que la périostite apparaisse !
Pour toute question sur cet article « L’ostéopathie pour traiter la périostite« , n’hésitez pas à me contacter !