Muscle psoas et ostéopathie par Florian Gaubert, ostéopathe à Uchaud dans le Gard

Voici dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur le muscle psoas et les explications nécessaires à la compréhension de sa prise en charge en ostéopathie

Préambule anatomique 

Le psoas est un muscle volumineux, au corps charnu, long et fusiforme. Il prend insertion sur les corps vertébraux de la douzième vertèbre lombaire et sur la face latérale des corps, des disques intervertébraux et des apophyses transverses des cinq vertèbres lombaires.

Le muscle psoas a un trajet en bas et en dehors, en direction de la hanche le long de la colonne lombaire, puis traverse la partie interne de la fosse iliaque en longeant le muscle iliaque avant de rejoindre le fémur sur lequel il se termine au sommet du petit trochanter

Représentation des insertions du muscle psoas sur le rachis et le fémur par Florian Gaubert, ostéopathe à Uchaud dans le gard
Représentation des insertions du muscle psoas sur le rachis lombaire et le fémur

Le muscle psoas est traversé par de nombreux rameaux nerveux pouvant expliquer certains symptômes névralgiques lorsqu’il est en souffrance. Nous retrouvons, ainsi, les branches collatérales du plexus lombaire (nerf ilio-hypogastrique ou nerf grand abdomino-génital, nerf ilio-inguinal, nerf cutané latéral de la cuisse ou nerf fémoro-cutané et nerf génito-fémoral) ainsi qu’une des branches terminales du plexus lombaire : le nerf crural.

Ce muscle est impliqué dans la posture, permettant en position debout la cohésion articulaire avec l’articulation coxo-fémorale (hanche) et en position assise, sa contraction contrôle les muscles du tronc. Il permet la flexion et la rotation externe de la cuisse, la flexion et rotation controlatérale de la colonne lombaire, l’hyperlordose lombaire (ce qui est discuté selon les sources) et enfin l’antéversion du bassin.

On dit souvent que le muscle psoas est le « rail du rein », car lors de l’inspiration, le rein descend et « glisse » le long du psoas, pour remonter à son contact lors de l’expiration. Ainsi, de par sa proximité avec la sphère rénale, le psoas est souvent appelé la « poubelle du corps » car il pourrait aisément absorber les toxines en transit dans le rein.

Les symptômes pouvant être associés à une dysfonction du psoas

Il n’est pas rare que le muscle psoas soit impliqué dans l’apparition et / ou l’entretien d’une plainte qui peut être par exemple, sans que cette liste soit exhaustive : 

  • une douleur lombaire ou lombo-pelvienne
  • une douleur de hanche
  • une douleur abdominale en regard de la fosse iliaque droite ou gauche
  • une douleur en projection du pli de l’aine droit ou gauche
  • une douleur pouvant diffuser dans les organes génitaux
  • une douleur sur la face antéro-externe de la fesse
  • des symptômes névralgiques par irritations des branches nerveuses du plexus lombaire : cruralgie, méralgie paresthésique
  • un ou des troubles digestifs par ses liens anatomiques (mécanique, neurologique et vasculaire) avec certains organes viscéraux : côlon ascendant, côlon descendant, côlon sigmoïde, anses grêles, etc …
  • une gêne voire une douleur lors de la respiration profonde, expliquée par les liens anatomiques importants entre les muscles psoas et diaphragmatique

Les causes d’un psoas dysfonctionnel

Plusieurs scénarios peuvent être à l’origine d’un dysfonctionnement du muscle psoas :

  • d’abord, il peut présenter un trouble de sa tonicité, en devenant hypertonique voire spasmé, avec plus ou moins un état inflammatoire pouvant y être associé, après une sur-sollicitation aiguë ou chronique par exemple
  • le maintien d’une position statique assise ou fléchie, de manière prolongée, peut modifier la longueur de ses fibres musculaires et perturber son fonctionnement lors de sa sollicitation. Cela peut- être le cas chez les personnes sédentaires qui réalisent majoritairement un travail de bureautique
  • parfois le psoas peut être trop faible par déficit de force, s’il n’est pas assez ou mal sollicité, ou s’il est moins fonctionnel que la normale (trouble postural, compensations à distance, antécédent particulier …). Le meilleur traitement dans la durée devient alors un renforcement musculaire adapté et spécifique afin de palier à cette faiblesse
  • d’autre part, le muscle psoas ayant la caractéristique d’absorber aisément les toxines du rein, peut parfois se retrouver dans un état toxémié. Il peut alors être affecter dans sa fonction et être à l’origine d’une des plaintes évoquées précédemment
  • mais ce n’est pas tout, puisque le psoas est souvent considéré comme un muscle reflétant notre état émotionnel, de part ses liens anatomiques avec le muscle diaphragmatique, éponge émotionnelle du corps, mais aussi parce qu’il est souvent décrit comme étant le siège des mémoires émotionnelles !

La prise en charge des dysfonctions du muscle psoas en ostéopathie

Lorsque l’examen palpatoire du patient met en évidence un muscle psoas dysfonctionnel, l’ostéopathe, dans un traitement qui se veut toujours holistique, va mettre en place les techniques les plus adaptées, les plus confortables et surtout les plus efficaces pour soigner le patient. Il choisi les techniques en fonction de différents critères : la plainte du patient, les symptômes associés, ses antécédents, son hygiène de vie, son niveau d’activités physiques, etc …

Il peut choisir, par exemple, de concentrer son action sur la mobilité ostéo-articulaire grâce à des techniques manipulatives ou des techniques de mobilisation, pour libérer les différentes insertions du muscle psoas (la charnière dorso-lombaire, les vertèbres lombaires, l’articulation coxo-fémorale) et/ou stimuler la sphère neuro-vasculaire du psoas.

Il pourra, par exemple, réaliser un travail focalisé sur le diaphragme si cela lui semble nécessaire, afin d’agir indirectement sur la fonction du psoas, au vu de leur lien anatomique important et notamment lorsqu’un événement émotionnel (contrariétés, terrain de stress, mauvaise nouvelle, etc …) est en lien avec l’apparition du motif de consultation pris en charge.

Il pourra également choisir de stimuler l’élasticité aponévrotique lorsqu’elle lui semble restreinte, grâce à des techniques plus spécifiques à visée fascia, sur la sphère viscérale par exemple, notamment lorsque des troubles digestifs peuvent être associés à la douleur en lien avec une dysfonction du psoas.

Enfin, l’ostéopathe peut choisir de spécifier son action sur les troubles de tonicité musculaire propre du psoas grâce à des techniques de ponçage, myotensives ou bien encore grâce à des étirements spécifiques.

Conclusion

En ostéopathie, les techniques sont nombreuses pour traiter un muscle psoas dysfonctionnel. L’enjeu majeur d’une prise en charge ostéopathique reste lui, toujours le même : soulager efficacement et durablement le patient qui consulte, mais aussi lui apporter les conseils indispensables à la potentialisation des effets du traitement et à la réduction du risque de rechute.

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