Cet article a pour but d’exposer les résultats d’une étude scientifique sur l’efficacité de l’ostéopathie contre l’iléus post-opératoire.
Introduction
Après une opération chirurgicale de la sphère digestive abdominale, on constate fréquemment chez les patients hospitalisés un iléus post-opératoire, c’est à dire l’inhibition fonctionnelle de l’activité motrice du tube digestif. En somme, l’iléus correspond à un arrêt ou un ralentissement du transit intestinal dont la durée de résolution varie de 2 à 7 jours selon les auteurs. Il concernerait entre 10 à 30 % des patients ayant été opérés de la sphère digestive.
L’iléus post-opératoire est responsable d’une augmentation de la durée d’hospitalisation (c’est d’ailleurs une des causes les plus fréquentes du retard de sortie de l’hôpital), d’une augmentation du coût de la prise en charge du patient et d’une hausse de la morbidité post-opératoire.
Il n’existe pas de traitement médicamenteux efficace contre l’iléus post-opératoire, mais seulement des éléments de prévention comme la consommation de café et de chewing-gum !
Des scientifiques se sont alors intéressés à l’intérêt d’une prise en charge ostéopathique pour lutter contre l’iléus post-opératoire chez des patients ayant subi une chirurgie digestive.
L’étude scientifique
Une étude rétrospective américaine publiée dans la revue « International Journal of Osteopathic Medicine » en Mars 2009 a référencé 331 patients ayant subi une chirurgie digestive abdominale dans un hôpital de Floride, avec un diagnostic posé d’iléus post-opératoire entre 2003 et 2006.
Ces patients ont rétrospectivement été répartis dans deux groupes distincts : un groupe traité en ostéopathie après la chirurgie digestive, et un groupe non traité en ostéopathie en post-opératoire.
Le temps d’hospitalisation étant en lien direct avec la durée de l’iléus post-opératoire, l’objectif était ensuite d’analyser les éventuelles différences de durée de séjour à l’hôpital entre les patients des deux groupes.
Les résultats
Une analyse de covariance (méthode de calcul statistique) a indiqué que le groupe de patients ayant été traité en ostéopathie en post-opératoire a eu une durée de séjour significativement plus courte que le groupe non traité par cette thérapie manuelle après la chirurgie.
En effet, le groupe sans traitement ostéopathique a eu une durée moyenne d’hospitalisation de 14,6 jours, contre 11,8 jours pour le groupe traité, même après avoir contrôlé les différenfes d’âge.
Le traitement ostéopathique a donc permis de diminuer de 2,8 jours en moyenne la durée d’hospitalisation pour une chirurgie digestive abdominale.
Conclusion
Ces résultats confirment une fois de plus la relation étroite entre la médecine allopathique et l’ostéopathie qui lorsqu’elles coopèrent dans la pluri-disciplinarité, augmente de manière significative la réussite de prise en charge d’un patient.
L’intégration plus systématique des traitements ostéopathiques dans les différents services hospitaliers pourrait donc présenter des bénéfices considérables pour tous les acteurs de la santé et surtout pour les principaux concernés, les patients.
Ce à quoi s’ajoute évidemment des bénéfices budgétaires majeurs lorsque l’on connait le douloureux rapport entre le poids financier d’une hospitalisation rallongée par des complications post-opératoires et la tension économique qui existe au sein des établissements de santé…
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