Le lumbago est un motif de consultation fréquent en cabinet d’ostéopathie. Voici toutes les explications à savoir pour comprendre l’origine de cette douleur et sa prise en charge !

"Lumbago et ostéopathie" par Florian Gaubert, ostéopathe à Uchaud dans le Gard

Qu’est ce qu’un lumbago ?

Un lumbago se caractérise par une douleur intense située dans la région lombaire, pouvant diffuser parfois jusque dans la fesse, et aiguë, c’est à dire installée depuis moins de six semaines. Souvent, les patients signalent une incapacité physique (limitation de mobilité, raideur du rachis, difficulté à rester statique dans certaines positions, etc …) et une détresse psychologique associée à la douleur ressentie.

Il s’agit de l’un des troubles musculo-squelettiques les plus fréquents présentant la prévalence la plus élevée dans la population adulte, ce qui lui vaut souvent d’être qualifié comme étant le « mal du siècle ». En effet, les données de santé publiques informent que 84 % des personnes ont eu ou auront un lumbago dans leur vie.

La physiopathologie du lumbago, quand il n’est pas d’origine traumatique ou pathologique, reste partiellement floue mais résulterait vraisemblablement d’interactions entre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux activant la nociception et donc la sensibilité ressentie dans la région lombaire.

Lorsqu’un lumbago n’est pas d’origine pathologique, la douleur est réversible et d’évolution favorable en quelques jours ou quelques semaines. On estime d’ailleurs que le taux de guérison d’un lumbago bénin est de 90 % dans les 6 à 12 semaines.

Les causes d’un lumbago

On estime que 85 % des lumbago ne sont pas d’origine pathologique. C’est pour cette raison qu’il n’existe très souvent pas de lien entre la sévérité de la douleur et sa gravité. Dans les cas de lumbago bénin, la douleur peut être due à une réaction réflexe de protection, secondaire à une accumulation de contraintes faisant dépasser le seuil de tolérance de la région lombaire et entraînant un phénomène inflammatoire : certains tissus musculaires se contractent voire se spasment, certains ligaments, fascias et capsules articulaires perdent en élasticité. L’ostéopathie est alors particulièrement indiquée dans sa prise en charge thérapeutique. 

Dans des cas plus rares, une douleur à type de lumbago peut-être associée à une pathologie sous-jacente. Certains signes doivent alerter et ceux-ci constituent ce qu’on appelle les « red-flags » ou « drapeaux-rouges », nécessitant absolument une prise en charge médicale adaptée. Nous pouvons retrouver par exemple, sans que cette liste soit exhaustive :

  • une cause traumatique : fracture vertébrale ou pelvienne, tassement vertébral
  • une pathologie dégénérative et / ou mécanique : troubles de la statique, canal lombaire étroit constitutionnel ou dégénératif, syndrome radiculaire, spondylolisthésis
  • un rhumatisme inflammatoire : spondylarthrite ankylosante, rhumatisme psoariasique, arthrite réactionnelle, etc … 
  • une pathologie infectieuse : spondylodiscite, abcès épidural, etc …
  • une pathologie tumorale : tumeur primitive, métastase vertébrale
  • une pathologie neurologique : maladie de Lyme, plexopathie diabétique, etc …
  • une pathologie abdominale : cholécystite, colique néphrétique, pyélonéphrite, pancréatite, maladie ulcéreuse, pathologie gynécologique, etc …

Les facteurs de risques d’un lumbago

Certains facteurs de risque, qu’on appelle des « yellow-flags » ou « drapeaux jaunes », peuvent expliquer certaines rechutes ou parfois une évolution favorable lente de la symptomatologie. Ces facteurs de risque sont : 

  • le manque d’activité et la sédentarité
  • les contraintes physiques liées à une activité professionnelle, domestique ou de loisir
  • une surcharge pondérale
  • un antécédent de lumbago
  • les attitudes et représentations inappropriées par rapport au mal de dos : comme l’idée que la douleur représenterait un danger ou qu’elle pourrait entraîner un handicap grave, ou bien encore un comportement passif avec des attentes trop importantes dans des solutions passives plutôt que dans une implication personnelle active
  • les comportements douloureux inappropriés : en particulier d’évitement ou de réduction de l’activité liés à la peur, ce qu’on appelle « kinésiophobie »
  • les problèmes liés au travail : suite à une insatisfaction professionnelle ou à un environnement de travail jugé hostile
  • les troubles émotionnels : dépression, anxiété, stress, tendance à une humeur dépressive et retrait des activités sociales. En effet, la douleur et sa mémoire sont fortement associées aux informations émotionnelles pouvant donc les conditionner

Tous ces facteurs de risque sont à identifier absolument afin de réduire leur impact au maximum pour rendre tout traitement du lumbago bénéfique et donc efficace

La prise en charge d’un lumbago en ostéopathie

Les études qui se sont intéressées au traitement du lumbago non spécifique, c’est à dire non pathologique, ont montré qu’une prise en charge ostéopathique est indiquée et bénéfique dans les premières semaines d’évolution de la symptomatologie.

Lorsqu’un patient consulte en ostéopathie pour une douleur liée à un lumbago, le premier travail de l’ostéopathe consiste à analyser le mode d’apparition de la douleur et ses caractéristiques pour tenter de comprendre son origine, les « red-flags » ainsi que les « yellow-flags ». Le contexte dans lequel le lumbago est apparue déterminera bien souvent la meilleure prise en charge à réaliser et aiguillera le praticien dans le choix des conseils qu’il pourra donner au patient.

Pour cela, l’ostéopathe réalise un interrogatoire détaillé ainsi qu’un examen clinique précis. Si cela est nécessaire et s’il détecte les fameux « red-flags », il peut être amené à réorienter son patient chez son médecin traitant afin de s’assurer qu’une prise en charge médicale adaptée soit d’abord réalisée.

Une fois écarté toute cause dont le traitement ne rentrerai par dans son champ de compétence, l’ostéopathe effectue un bilan global du corps.

Son but est de rechercher les zones anatomiques ayant réagi en s’adaptant à différentes contraintes sous l’impulsion d’un réflexe neurologique de protection, plus ou moins à distance de la douleur mais en lien avec son apparition et / ou son entretien.

L’ostéopathie a donc pour objectif de lever ces réactions de défense en mettant en place les techniques les plus adaptées, les plus confortables et surtout les plus efficaces pour soigner le patient. Elles peuvent être de différents types selon l’objectif du praticien. Il peut choisir de concentrer son action sur la mobilité ostéo-articulaire grâce à des techniques manipulatives ou des  techniques de mobilisation passive. Il peut aussi choisir de spécifier son action sur des troubles de tonicité musculaire grâce à des techniques de ponçage, myotensives ou bien encore d’étirements spécifiques. Il peut également choisir d’agir sur l’élasticité aponévrotique grâce à des techniques plus spécifiques à visée fascia, etc … En bref, l’ostéopathe dispose d’un panel de techniques qu’il inclus dans un traitement holistique afin de permettre la meilleure prise en charge possible pour le patient ! 

D’autre part, des conseils pourront être apportés afin d’éviter la rechute et garantir la pérennité des résultats de la consultation ostéopathique. Ils concernent notamment les éventuels « yellow-flags » repérés, comme le manque d’activité physique, l’excès de sédentarité, la kinésiophobie, un contexte émotionnel difficile en lien avec l’apparition du lumbago et / ou son entretien, etc …

Que faire en cas de lumbago

  • consultez votre médecin traitant en cas d’hyperalgie, suite à un traumatisme physique ou une pathologie sous-jacente, ou bien encore en cas de douleur de survenue inhabituelle et potentiellement atypique
  • évitez les gestes et postures favorisant la douleur mais restez mobile en adaptant votre activité
  • reprenez vos activités quotidiennes le plus tôt possible
  • ne restez surtout pas immobile pour ne pas entretenir le phénomène inflammatoire congestif (si aucune cause traumatique ou pathologique n’est détecté dans l’apparition de votre douleur)
  • appliquez préférentiellement du froid sur votre douleur afin de réguler le phénomène inflammatoire
  • ne tardez pas à consulter en ostéopathie pour traiter votre lumbago !

Pour plus d’informations en lien avec cet article « Lumbago et ostéopathie »», n’hésitez pas à me contacter !