Introduction

On estime que 5 à 10 % de la population française est touchée par le syndrôme de l’intestin irritable, avec une prévalence plus importante chez les femmes (2 personnes atteintes sur 3 sont des femmes) et touche préférentiellement des individus ayant de 30 à 50 ans. Il s’agit de la pathologie gastro-intestinale la plus répandue en France. Il est donc particulièrement pertinent de se demander si l’ostéopathie soigne le syndrome de l’intestin irritable !

Cette pathologie se définie par une douleur ou un inconfort abdominal avec une sensation de ballonnement et une modification de la fréquence et de la consistance des selles. On peut retrouver soit des diarrhées, soit des constipations, soit une alternance de diarrhées / constipations. Le caractère chronique des symptômes lié à cette pathologie peut avoir un impact très important sur la qualité de vie des patients dans les différentes dimensions de la vie quotidienne.

Attention, le syndrôme de l’intestin irritable n’est pas la même chose que la maladie inflammatoire de l’intestin. La confusion est fréquente avec la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn.

Ce syndrome n’a aucun traitement médical de référence si ce n’est la prise en charge des symptômes. Le traitement consiste donc en la suppression de certains facteurs favorisants les symptômes ressentis et en la prescritpion d’antispasmodiques. Comme il existerait une origine psychologique au syndrôme de l’intestin irritable (anxiété et dépression principalement), on peut retrouver dans certains cas une prise d’anxiolytiques.

Une étude a voulu savoir si l’ostéopathie soigne le syndrome de l’intestin irritable. Le but est de tester l’influence d’un traitement ostéopathique global sur des patients atteints, et ce, pour rétablir un transit normal, une amélioration de la qualité de vie et une diminution des douleurs abdominales.

Méthode

L’étude en question est un essai randomisé en double aveugle (ni le patient ni les investigateurs de l’étude ne sont informés du traitement reçu) et contrôlé par placebo. Chaque sujet atteint du syndrome de l’intestin irritable a été réparti au hasard dans un des deux groupes suivants : un « groupe traité » recevant le vrai traitement ostéopathique et un « groupe témoin » recevant un faux traitement, c’est à dire une imitation d’un traitement ostéopathique sans exercer d’intention thérapeutique. Deux consultations étaient programmées à 7 jours d’intervalle. 

Plusieurs données ont été collectés après réalisation du traitement (groupe traité) ou du faux-traitement (groupe placebo), notamment :

  • un score évaluant la qualité de vie liée à la pathologie (34 questions au total)
  • un score évaluant la sévérité des symptômes de la pathologie (9 questions au total)

Résultats

Les résultats sont révélateurs et montrent que :

  • le groupe traité en ostéopathie a obtenu une amélioration statistiquement significative de 42 % du score évaluant la qualité de vie
  • le groupe traité a obtenu une amélioration statistiquement significative de 69 % du score évaluant la sévérité des symptômes
  • aucun effet indésirable grave n’a été reporté
  • seuls des événements indésirables d’intensité légère ont été décrites après le traitement : l’augmentation transitoire d’émission de gaz, accélération du transit durant une courte période, courbatures ou fatigue pendant 24 à 48 heures
  • le groupe placebo a obtenu une amélioration de 2,6 % du score évaluant la qualité de vie et de 3,7 % du score évaluant la sévérité des symptômes

Conclusion

L’ostéopathie soigne le syndrome de l’intestin irritable en améliorant significativement et cliniquement la qualité de vie et la symptomatologie de cette pathologie et doit être intégrée à son traitement pluridisciplinaire. 

Rappelons d’ailleurs que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) suggère, à juste titre, l’utilisation de l’ostéopathie contre les symptômes viscéraux.

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