Qu’est ce que la douleur ?
Pour comprendre comment l’ostéopathie prend en charge la douleur, il est nécessaire de définir ce qu’est ce symptôme. Selon la définition officielle de l’Association Internationale pour l’Etude de la Douleur (IASP), « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes ». L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rajoute : « la douleur est ce que la personne qui en est atteinte dit qu’elle est ». Elle a alors une composante sensorielle (brûlure, décharge électrique, torsion, etc …), une composante émotionnelle (elle explique le ressenti désagréable, pénible, insupportable de la douleur), une composante cognitive (ce qu’on se représente de la douleur et le sens qu’elle en a pour l’individu qui la ressent) et une composante comportementale (pâleur, plainte, posture adoptée, etc …).
Selon l’ancienneté de son installation, on distingue la douleur aiguë (vive et durant moins de 4 semaines), la douleur subaiguë (entre 4 semaines et 3 mois) et la douleur chronique (douleur installée depuis plus de 3 mois). Il est important et nécessaire d’évaluer depuis quand est installée la douleur pour adapter au mieux le traitement a réaliser en ostéopathie.
La douleur a plusieurs mécanismes ce qui permet de la classer en plusieurs catégories :
- la douleur nociceptive : c’est un signal d’alarme en réponse à une agression contre l’organisme (par exemple, la douleur provoquée par une brûlure). Un message dit « nociceptif » est envoyé au cerveau pour l’alerter de cette agression.
- la douleur neuropathique : il s’agit d’une douleur consécutive à une lésion nerveuse, ancienne ou récente. Cette lésion provoque un dysfonctionnement du système nerveux périphérique ou central. Il peut s’agit par exemple d’une névralgie due à une compression sur le trajet d’un nerf.
- la douleur nociplastique : elle est liée à une altération de la nociception (c’est-à-dire du système de détection de la douleur) dans laquelle aucune lésion n’est retrouvée. Elle pourrait reposer sur une modification des systèmes de contrôle et de modulation de la douleur
- la douleur idiopathique : c’est un syndrome douloureux dont les causes sont mal expliquées. En général, les examens sont normaux mais la douleur est bien présente.
- la douleur psychogène : il s’agit d’une douleur d’origine psychologique : deuil, dépression, traumatisme émotionnel, stress professionnel, etc … La douleur est bien réelle.
- la douleur mixte : c’est sans doute le mécanisme de la douleur le plus rencontré. Par exemple une douleur typique de névralgie sciatique peut tout à fait être un mélange de douleur neuropathique (on retrouve des symptômes névralgiques), psychogène (secondaire à un choc émotionnel) et idiopathique (les examens d’imagerie ne révèlent aucune lésion pathologique).
Quelle origine pour votre douleur ?
Le corps humain peut être perturbé par différents facteurs pouvant altérer sa santé.
Quand elle n’est pas d’origine traumatique ou pathologique, l’origine d’une douleur est souvent multi-factorielle, c’est à dire que plusieurs éléments en sont à l’origine. Il est très souvent difficile voire impossible de corréler un événement précis à un trouble corporel donné.
Par exemple, de nombreux patients qui consultent en cabinet disent avoir fait un « faux mouvement », « un effort mal géré » ou « pris une mauvaise posture », ce qui, selon eux, est à l’origine de leur douleur. C’est ce qu’on appelle un facteur déclencheur. Il s’agit la plupart du temps de « l’étincelle » ayant allumer le feu, mais les combustibles eux, sont très souvent présents depuis plus longtemps ! Ce sont les facteurs favorisants qui constituent le terrain fertile à l’apparition des maux.
Quels sont les facteurs favorisants de la douleur ?
Ils sont nombreux et de plusieurs sortes :
- les pathologies organiques : pour les traiter, elles ne sont pas du ressort de l’ostéopathe, mais de la médecine allopathique. Cela ne veut pas dire que l’ostéopathie sera inefficace dans leur prise en charge, mais elle aura un rôle de médecine complémentaire. Par exemple, l’ostéopathie est officiellement référencée en tant que soin oncologique de support de cancer, puisque des études ont montré que l’ostéopathie réduit la douleur, les lymphoedèmes, le stress, l’anxiété, les troubles du sommeil et les troubles digestifs (nausées, vomissements, constipation …) chez les patients traités par chimiothérapie et radiothérapie.
- les troubles propriocéptifs : ce sont les troubles concernant les capteurs de la posture, comme les yeux, le système manducateur, l’oreille interne, les appuis podaux, la peau, etc … Par exemple, une absence ou une mauvaise correction visuelle peut être source de cervicalgie ! Ou encore le bruxisme, qui est l’action inconsciente de serrer les dents de manière excessive, peut perturber l’occlusion et la manière dont les dents s’engrènent les unes avec les autres, ce qui peut entraîner des troubles de la mâchoire mais aussi d’autres troubles musculo-squelettiques à distance !
- la sédentarité : l’activité insuffisante est sans aucun doute l’un des facteurs favorisant le plus l’apparition de troubles physiques !
- les efforts répétés et le travail physique : ils ne sont pas aussi délaitèrent que ce que l’on croit, comme le montre cet article. En effet, plusieurs études montrent que l’intensité des efforts physiques quotidiens, majoritairement déterminée par l’activité professionnelle, n’influence que de manière marginale (environ à hauteur de 5 %) l’évolution structurelle du rachis !
- les troubles psycho-émotionnels, comme le stress : ils font partie des facteurs favorisants le plus les troubles musculo-squelettiques ! Une personne stressée, angoissée, anxieuse ou bien encore déprimée aura beaucoup plus de chance de développer des douleurs rachidiennes !
- l’environnement (hygiène de vie, alimentation, toxiques) : le contexte « biologique » influence énormément notre état de santé. Nous savons par exemple que la cigarette favorise largement l’apparition de maux de dos. L’alimentation aussi et il ne faut jamais oublié : « on est ce que l’on mange » !
Quelle démarche a l’ostéopathe pour prendre en charge la douleur ?
Si une structure subie un phénomène lésionnel, qu’il soit traumatique ou consécutif à un terrain favorisant, elle pourra perdre de sa fonction et il y aura alors un retentissement local sur les structures du corps adjacentes, mais également selon son intensité, un retentissement régional voire général au niveau du corps via des liens mécaniques, neurologiques et vasculaires. A ce moment là, le corps a alors atteint un seuil de compensation qui dépasse la simple adapation : les symptômes apparaîssent.
La démarche de l’ostéopathe est de remonter à la source du symptôme et de traiter l’origine de la douleur grâce à des techniques adaptées, maîtrisées et efficaces.
Le rôle de l’ostéopathe est de mettre le doigt sur les éléments qui favorisent petit à petit l’apparition de troubles musculo-squelettiques et ainsi de donner au patient toutes les clés pour les corriger. L’ostéopathie prend en charge la douleur mais aussi et surtout ses origines ! L’attention de l’ostéopathe se porte donc sur l’organisme pour traiter le symptôme mais aussi sur l’environnement du patient ! L’ostéopathie prend donc en charge la douleur grâce à un diagnostic global du corps.
C’est pour cette raison que l’ostéopathe peut travailler sur les membres inférieurs pour traiter un lumbago, ou bien travailler sur la mâchoire pour traiter une douleur cervicale, ou encore sur la cheville pour soigner une douleur de genou …
On comprend alors aisément la nécessité de consulter régulièrement en préventif (en moyenne deux à trois fois par an) pour prévenir l’apparition de troubles fonctionnels. Une action de prévention contribue à préserver le capital santé en maintenant un bon état global, physique et psychique.
Pour toute question supplémentaire, n’hésitez pas à me contacter !